Pour M. Guterres le HCR et ses partenaires des ONG doivent relever les défis ensemble
Pour M. Guterres le HCR et ses partenaires des ONG doivent relever les défis ensemble
GENEVE, 1er juillet (HCR) - Le Haut Commissaire pour les réfugiés António Guterres a souligné mercredi les principaux défis à relever par son agence, y compris la restriction de l'espace humanitaire et a déclaré qu'il était essentiel de travailler étroitement avec les organisations non gouvernementales (ONG) pour dépasser les obstacles.
« Il est en effet essentiel pour le HCR de garder une relation stratégique très proche ... avec la société civile dans son ensemble, et la communauté des ONG en particulier, parce que lorsqu'on examine les tendances actuelles dans l'action humanitaire il est de plus en plus clair que les défis que nous rencontrons ne peuvent être relevés que si nous travaillons ensemble » a déclaré M. Guterres lors des consultations entre le HCR et les ONG à Genève.
Dans son discours de clôture de la réunion de trois jours qui s'est tenu au Palais des Nations de Genève, le Haut Commissaire a considéré que la restriction de l'espace humanitaire dans lequel les personnes déplacées par la force cherchent un abri et les travailleurs humanitaires qui leur apportent leur soutien est « actuellement, je pense, le plus grand sujet d'inquiétude. »
Rappelant qu'il s'était déjà prononcé sur cette question dans plusieurs autres forums, M. Guterres a dit : « Je crois que nous sommes en présence d'un changement radical qui affecte notre capacité à apporter de l'aide et malheureusement je ne vois pas de signes annonçant que les choses vont s'améliorer au lieu d'empirer. »
Il a identifié trois facteurs principaux pour expliquer la restriction de l'espace humanitaire : le changement dans la nature des conflits, en particulier la multiplication des parties impliquées, un durcissement des attitudes sur la souveraineté de l'Etat et les difficultés croissantes que rencontrent les travailleurs humanitaires dans les zones de conflit.
« Il est de plus en plus difficile de garantir à notre personnel des conditions minimum de sécurité, » a-t-il déclaré ajoutant que cela était également vrai pour les ONG partenaires et les autres agences onusiennes. Il a cité l'assassinat cette année de deux employés du HCR et l'enlèvement d'un autre au Pakistan ainsi que le meurtre de trois employés d'une ONG partenaire au nord de l'Afghanistan.
M. Guterres a également noté la réduction de l'espace pour l'asile, soulignant le développement d'attitudes xénophobes et les conséquences dans la façon dont les migrants et demandeurs d'asile sont perçus, particulièrement en Europe. « Il y a des tendances claires à considérer les étrangers en général comme un problème ou comme l'ennemi et ceci a des conséquences sérieuses sur votre travail et le notre » a-t-il déclaré.
D'autres défis globaux et « méga » tendances identifiées par M. Guterres incluent la pression démographique, l'urbanisation, le changement climatique et la dégradation de l'environnement ainsi que l'effet dévastateur de la crise économique globale sur les pays en développement.
« Vu l'impact de la crise économique sur nos ressources et la restriction de l'espace aussi bien humanitaire que d'asile, je pense que nous allons rencontrer de sérieux problèmes, » a-t-il dit. Il a ajouté : « Pour être franc, je vois 2010 comme une année difficile pour notre travail commun. »
Le Haut Commissaire a rappelé les réformes entreprises par le HCR pour réduire les coûts structurels et allouer plus de fonds aux opérations sur le terrain, y compris par l'intermédiaire d'ONG partenaires. Ces réformes ont aidé le HCR à être mieux placé pour surmonter les obstacles et renforcer ses partenariats. En 2008, la mise en oeuvre de programmes pour le compte du HCR par des ONG partenaires a représenté 35 pour cent du budget de l'agence, contre 31 pour cent en 2005 a noté M. Guterres.
Quelque 380 personnes venant d'environ 140 organisations, y compris 70 ONG nationales ont participé aux consultations qui ont débuté lundi. Elles ont discuté un large éventail de questions d'intérêt commun lors de sessions régionales et thématiques.
Cette année, les consultations ont porté une attention particulière aux réfugiés urbains, aux situations de réfugiés prolongées et au nouveau programme d'évaluation globale des besoins du HCR. Ce dernier vise à déterminer l'état réel des besoins des réfugiés et des personnes déplacées internes, les coûts liés à ces besoins et les conséquences d'éventuelles lacunes dans la couverture de ces besoins.
« C'est une occasion pour le HCR et les ONG de se rencontrer à un niveau stratégique ainsi que pour les cadres dirigeants du HCR d'être à l'écoute des questions des partenaires de toutes les régions, c'est-à-dire non seulement les partenaires à Genève ou du siège mais aussi du terrain, et de discuter avec eux. Voilà ce qui rend ces consultations uniques, » a déclaré Bernard Doyle, directeur de l'unité inter agences du HCR au cours d'une des journées précédentes.
Les ONG sont des partenaires essentiels pour le HCR, mettant en oeuvre des programmes pour les réfugiés et les personnes déplacées internes dans certaines des régions les plus reculées et les plus difficiles du monde.