Le HCR est préoccupé par l'arrestation et les mauvais traitements infligés à des réfugiés et des demandeurs d'asile ouzbèques
Le HCR est préoccupé par l'arrestation et les mauvais traitements infligés à des réfugiés et des demandeurs d'asile ouzbèques
Nous sommes vivement préoccupés par la détention temporaire et les mauvais traitements qu'auraient subis trois réfugiés et deux demandeurs d'asile ouzbèques. Ces faits se sont déroulés à Almaty la semaine dernière. Les cinq hommes ont indiqué au HCR qu'un groupe comptant au moins six hommes armés, tous masqués, est entré dans leurs domiciles respectifs situés dans différents quartiers de la capitale kazakhe vers minuit lundi dernier et qu'ils ont été emmenés pour un interrogatoire qui s'est déroulé dans la violence.
Lors de l'un de ces raids, un réfugié aurait été battu et il souffre d'un nez cassé. Les personnes arrêtées ont été emmenées dans les bureaux du Comité pour la sécurité nationale (DKNB) à Almaty où elles auraient été victimes d'abus verbaux et menacées d'expulsion forcée immédiate vers l'Ouzbékistan. Ces hommes ont été libérés quelques heures plus tard dans la matinée par le DKNB ayant officieusement déclaré que les réfugiés avaient été arrêtés durant une opération spéciale pour implication présumée dans un meurtre en Ouzbékistan suite à un mandat de recherche lancé par l'Ouzbékistan.
Les réfugiés ont indiqué que, durant leur détention, certains ont été menottés et qu'on leur a recouvert la tête avec un sac en plastique ou un chapeau. Ils ont indiqué avoir été emmenés vers une destination inconnue où ils ont été détenus pour être interrogés par des personnes qui ne se sont pas identifiées. Tous les réfugiés ont indiqué avoir été interrogés dans le contexte du meurtre d'un policier en Ouzbékistan. Ils ont par ailleurs indiqué avoir reçu des menaces de violence physique et d'expulsion forcée de la part des personnes menant les interrogatoires. Malgré le fait qu'ils étaient enregistrés auprès du HCR, ils n'ont pas été autorisés à contacter l'agence pour les réfugiés ou leurs proches et ils n'ont pas eu droit à la présence d'un représentant légal.
Nous sommes profondément préoccupés par cet incident qui nous a été signalé, en particulier concernant la violence et les menaces survenues lors du raid et de l'interrogatoire qui s'en est ensuivi. Nous notons que les ressortissants de pays voisins recherchant asile au Kazakhstan sont particulièrement vulnérables alors qu'ils n'ont pas accès au système d'asile national. C'est le HCR au Kazakhstan qui procède à la détermination de leurs besoins de protection internationale. Nous espérons que l'accès au territoire et au système d'asile national sera assuré en respect de la législation nationale sur les réfugiés actuellement à l'étude.
Nous avons envoyé une note officielle de protestation au Gouvernement kazakhe concernant cet incident. Nous appelons instamment le Gouvernement kazakhe, en tant que pays signataire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et à son Protocole de 1967, à respecter ses engagements dans le domaine de la protection des réfugiés.