M. Ruud Lubbers appelle l'OTAN et l'Union Européenne à empêcher les déplacements de population et améliorer la sécurité dans l'ex-République Yougoslave de Macédoine
M. Ruud Lubbers appelle l'OTAN et l'Union Européenne à empêcher les déplacements de population et améliorer la sécurité dans l'ex-République Yougoslave de Macédoine
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Ruud Lubbers, appelle à un effort international accru pour endiguer les flots de déplacements causés par le conflit de l'ex-République yougoslave de Macédoine. Environ 120 000 personnes ont fui leur foyer depuis la reprise des hostilités en février dernier.
Dans des lettres envoyées vendredi dernier au Secrétaire général de l'OTAN, Lord Robertson, ainsi qu'au Haut Représentant du Conseil de défense pour la politique étrangère et la sécurité commune, M. Javier Solana, M. Lubbers a souligné la nécessité d'un effort international concerté pour insuffler aux civils déplacés la confiance nécessaire pour retourner chez eux.
Selon M. Lubbers, les régions affectées par le conflit devraient recevoir un plus grand nombre d'observateurs internationaux et être surveillées par une force de police davantage multiethnique, tandis que la reconstruction des logements, le déminage et le déblaiement des pièces d'armement demeurent une priorité. Le HCR travaille actuellement avec le gouvernement de l'ex-République yougoslave de Macédoine à la délivrance de certificats de citoyenneté et de pièces d'identité. L'agence procure également des abris d'urgence pour les personnes qui rentrent chez elles, mais ces mouvements demeurent étroitement liés à l'établissement de conditions de sécurité suffisantes.
Le Haut Commissaire souligne également que le « dilemme sécuritaire » doit être résolu pour tous les Macédoniens. Des mesures concrètes, a-t-il dit, doivent être prises pour permettre aux Slaves macédoniens déplacés, provenant de zones majoritairement peuplées d'albanophones, de retourner chez eux en toute sécurité. En effet, si les albanaphones sont en minorité dans l'ensemble de l'ex-République yougoslave de Macédoine, ils sont majoritaires dans certaines régions du nord.
Le déplacement prolongé des communautés ethniques de l'ex-République yougoslave de Macédoine compromet les chances de retour et de réconciliation, estime M. Lubbers. « Nous pensons que plus la durée du déplacement se prolonge, plus les gens deviennent amers et se radicalisent, et plus les divisions ethniques seront profondes. »
Le HCR continue régulièrement d'appeler les deux parties à respecter la liberté de mouvement des populations et à assurer l'égalité des droits des communautés ethniques de l'ex-République yougoslave de Macédoine face à l'aide humanitaire.