L'Envoyé humanitaire du Secrétaire général de l'ONU et le chef du HCR remercient le Soudan pour l'accueil généreux des réfugiés sud-soudanais
L'Envoyé humanitaire du Secrétaire général de l'ONU et le chef du HCR remercient le Soudan pour l'accueil généreux des réfugiés sud-soudanais
Khartoum, 22 octobre 2014 - L'Envoyé humanitaire du Secrétaire général de l'ONU Abdoullah Al-Matouq et le chef du HCR António Guterres sont rentrés hier d'une visite dans l'Etat du Nil Blanc au Soudan, où plus de 50 000 réfugiés sud-soudanais vivent actuellement dans quatre sites. Ils se sont rendus au poste de passage frontière de Joda - via lequel la majorité des réfugiés sud-soudanais sont arrivés dans l'État du Nil Blanc - puis dans le site de réfugiés d'Al Alagaya qui accueille plus de 8 000 réfugiés. Ils se sont rendu compte des conditions de vie des réfugiés qui fuient l'insécurité et la violence au Soudan du Sud et qui ont rejoint le Soudan en quête de sécurité.
« Les réfugiés sud-soudanais ayant rejoint le Soudan sont dans une situation désespérée. Ils ont perdu leurs maisons, leurs moyens d'existence et leurs proches », a déclaré António Guterres. « Nous sommes extrêmement reconnaissants envers le Gouvernement et le peuple du Soudan pour l'accueil qu'ils réservent aux réfugiés sud-soudanais. Nous devons collectivement assurer que ces efforts se prolongent pour non seulement soutenir l'aide aux réfugiés, mais aussi réduire l'impact de cet afflux massif sur les communautés d'accueil soudanaises. J'appelle donc la communauté des donateurs à des contributions financières supplémentaire pour nous donner les moyens de répondre à l'afflux continu depuis le Soudan du Sud », a-t-il déclaré.
Aujourd'hui à Khartoum, le Dr Al-Matouq et António Guterres ont rencontré Son Excellence le Président de la République du Soudan, le maréchal Omar Al-Bachir, et des ministres gouvernementaux pour étudier comment la communauté humanitaire internationale pourrait renforcer ses partenariats avec le Gouvernement afin d'améliorer la coopération pour l'aide humanitaire au Soudan, y compris concernant la crise des réfugiés sud-soudanais.
« Les défis humanitaires au Soudan sont vastes », a déclaré le Dr Al-Matouq. « Le nombre de personnes ayant besoin d'aide humanitaire au Soudan a augmenté de 800 000 depuis début 2014 (à juillet 2014). Ce chiffre s'ajoute à quelque 6,1 millions de personnes qui avaient déjà besoin d'une aide humanitaire début 2014. Nous devons tous assurer que le Soudan compte pour les personnes qui peuvent aider à améliorer la situation », a-t-il indiqué.
Le Dr Al-Matouq et António Guterres ont remercié le Gouvernement du Soudan pour son aide aux réfugiés sud-soudanais. Ils ont toutefois exprimé leur inquiétude concernant la poursuite du conflit au Soudan du Sud. Le nombre de personnes fuyant vers le Soudan pourrait probablement croître encore. António Guterres a également souligné la nécessité d'une planification appropriée par rapport à l'augmentation potentielle du nombre de réfugiés, notamment en allouant des terres supplémentaires pour les sites de réfugiés et en assurant la planification de ces sites. Lors de ses réunions, António Guterres a également souligné la nécessité que les Sud-Soudanais bénéficient d'un statut fondé sur un cadre juridique reconnu selon la position exprimée par le gouvernement rappelant que les Sud-Soudanais sont des frères et des soeurs. Ceci leur permettrait d'exercer des droits et de recevoir une assistance au Soudan. A cet effet, l'enregistrement et la documentation seraient essentiels et le HCR se tient prêt à appuyer le Gouvernement du Soudan. Il a ajouté qu'en plus du nouvel afflux de réfugiés, le HCR continuera à travailler avec le gouvernement et la communauté internationale pour trouver des solutions au bénéfice de quelque 90 000 réfugiés se trouvant à l'est du Soudan dans une situation prolongée. Beaucoup d'entre eux vivent au Soudan depuis des décennies. Il a également félicité le Gouvernement du Soudan pour l'organisation de la Conférence régionale de l'Union africaine sur la traite et le trafic d'êtres humains ainsi que pour ses efforts dans la lutte contre ce phénomène au Soudan.
« Je suis encouragé par la perspective d'une coopération étroite entre le gouvernement, les Nations Unies et les organisations humanitaires sur le terrain... Les agences humanitaires opérant au Soudan sont ici pour appuyer le Gouvernement du Soudan afin de porter assistance aux personnes ayant besoin d'une aide urgente. Supprimer les restrictions sur l'accès pour les travailleurs humanitaires permettra de mieux appuyer la réponse du gouvernement aux personnes dans le besoin », a déclaré le Dr Al-Matouq. Le Dr Al-Matouq et António Guterres ont exprimé leur satisfaction sur l'engagement reçu de la part des autorités soudanaises pour lever tous les obstacles afin que des organisations humanitaires travaillent au Soudan. « Ces assurances sont extrêmement importantes pour renforcer la confiance des donateurs dont nous avons désespérément besoin dans un environnement de financement limité au niveau mondial. C'est seulement par un dialogue continu et une compréhension mutuelle entre le Gouvernement du Soudan et la communauté internationale travaillant au Soudan qu'il sera possible de mettre en oeuvre des principes de solidarité et de partage de la responsabilité au niveau international. »
Plus de 100 000 réfugiés sont arrivés au Soudan depuis la flambée de violence au Soudan du Sud à la mi-décembre l'année dernière. Près de 1 000 nouveaux réfugiés arrivent chaque semaine. Le nombre croissant de réfugiés complique encore la dégradation de la situation humanitaire au Soudan. Dans la seule région du Darfour, plus de 400 000 personnes ont été déplacées depuis début 2014, ce qui porte une forte pression sur la fourniture de services humanitaires.