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Le HCR retire du personnel de l'est du Tchad suite à des attaques

Communiqués de presse

Le HCR retire du personnel de l'est du Tchad suite à des attaques

31 Janvier 2008 Egalement disponible ici :

Jeudi le 31 janvier 2008

ABECHE, Tchad (UNHCR) - Une série d'attaques armées contre l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et d'autres organisations humanitaires ont contraint l'UNHCR à évacuer l'essentiel de son personnel hors de son bureau de Guéréda, dans l'est du Tchad.

Au cours des dernières 72 heures, cinq véhicules appartenant à l'UNHCR, ses organisations partenaires du secteur non gouvernemental et à MSF Suisse ont été volés sous la menace des armes. Des hommes armés se sont introduits dans l'enceinte de l'UNHCR deux nuits de suite - mercredi et jeudi.

« A notre grand regret, nous n'avons plus d'autre choix que de transférer nos employés hors du secteur de Guéréda, puisque nous ne pouvons plus continuer à mener nos activités en faveur des réfugiés », a déclaré Serge Malé, le délégué de l'UNHCR à N'Djaména.

« Le personnel essentiel minimum restera sur place, afin de garantir une aide élémentaire dans les camps de réfugiés. Nous espérons pouvoir reprendre l'ensemble de nos activités très prochainement », a-t-il dit. L'UNHCR intervient dans deux camps de réfugiés à Guéréda, Mile et Kounoungou, qui abritent près de 30 000 réfugiés originaires du Darfour.

Les tensions entre les forces d'opposition et l'armée nationale tchadienne se sont accentuées depuis lundi, conduisant à une recrudescence des incidents de sécurité, en particulier à Guéréda, qui se situe à 165 kilomètres au nord-est d'Abéché.

En raison des tensions, quatre employés de l'UNHCR et 28 employés locaux et internationaux de partenaires d'exécution de l'UNHCR ont été temporairement transférés à Abéché par avion jeudi. Par ailleurs, un convoi de huit véhicules se rendait de Guéréda à Abéché pour protéger les quelques véhicules se trouvant encore dans la ville, où la fréquence des heurts ethniques entre les Zaghawas et les Tamas a aussi augmenté.

« Les autorités locales n'ont plus les moyens nécessaires pour nous protéger. Dans cette région où règne un état de totale impunité, Guéréda devient très vulnérable », a déclaré Jorge Holly, chef du bureau de terrain de l'UNHCR à Guéréda.

« Si les travailleurs humanitaires ne sont pas présents, il est impossible d'offrir aux réfugiés la protection dont ils ont besoin », a ajouté Jorge Holly. « Mais la situation ici devient incontrôlable et nous devons aussi protéger nos employés et partenaires. »

L'incident le plus grave est survenu tôt mercredi quand deux hommes armés portant des uniformes militaires ont sauté par-dessus le mur de l'enceinte de l'UNHCR et ont menacé les gardes avec des fusils dans le but de voler des véhicules.

L'attaque de jeudi s'est produite quand un individu non identifié portant une mitraillette automatique kalachnikov est entré dans la maison d'habitation de l'UNHCR à Guéréda. L'intrus a été chassé par des employés du partenaire local de l'UNHCR. Des tirs ont été échangés entre l'assaillant et la police.

« Cela a été une expérience horrible », a raconté un employé qui faisait partie des cinq personnes évacuées à Abéché. « Cet homme s'est introduit dans la maison ; il avait cette kalachnikov et nous avons été extrêmement chanceux que personne n'ait été blessé. »

Les collègues encore présents à Guéréda se sont rendus dans les deux camps de réfugiés jeudi pour distribuer de la nourriture et de l'eau et pour dispenser des soins de santé. « Les réfugiés sont très préoccupés et inquiets, mais nous avons la chance de pouvoir compter sur leur soutien plein et entier, et sur leur compréhension », a ajouté Jorge Holly.

Selon la procédure habituelle en cas de transfert temporaire de personnel, les camps ont été officiellement remis aux chefs des réfugiés pour qu'ils les gèrent pendant la période de réduction de la présence humanitaire sur place.

Parallèlement, la situation sécuritaire à N'Djaména, la capitale du Tchad, était aussi très tendue aujourd'hui. Le personnel international des agences onusiennes et des ONG a été consigné à domicile.

Le personnel de l'UNHCR dans les bureaux de terrain situés dans l'est, comme Goz Beida et Koukou-Angarana, suivent la situation. Bien que des routes soient impraticables du fait de mouvements militaires, notamment celle reliant Abéché et Farchana, à 120 kilomètres à l'est, l'UNHCR tente de s'assurer que de l'assistance continue à parvenir à 240 000 réfugiés soudanais abrités dans 12 camps de réfugiés et à 180 000 Tchadiens déplacés internes se trouvant dans la partie orientale du pays.