Le HCR lance un appel aux autorités moscovites en faveur des demandeurs d'asile originaires de pays autres que la CEI

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a lancé aujourd'hui un appel aux autorités de Moscou en faveur d'une procédure accélérée de détermination du statut de réfugié pour quelque 15 000 demandeurs d'asile non ressortissants de la Communauté des Etats indépendants, afin qu'ils ne soient pas harcelés en raison de leur séjour irrégulier.

Bien que le Service fédéral russe des migrations (SFM) ait fait des efforts considérables pour l'établissement d'une procédure d'asile dans certaines régions de Russie, les autorités moscovites ont fait preuve de lenteur dans le traitement de demandes d'asile, surtout en ce qui concerne les ressortissants de pays n'appartenant pas à la CEI.

La frustration des demandeurs d'asile a débouché sur des violences lundi, lorsqu'une cinquantaine d'entre eux, originaires d'Angola et de l'ex-Zaïre ont pris d'assaut un centre d'accueil et l'ont dévasté.

« Nous redoutions que cela ne se produise », a déclaré John Horekens, directeur du bureau pour l'Europe au sein du HCR.

« Pendant des années, ces personnes ont vécu sans espoir d'un avenir meilleur, dans des conditions très dures, sans sécurité ni droits. Face à une xénophobie croissante, ils sombrent dans le désespoir. »

L'incident de lundi s'est produit lorsque des représentants de demandeurs d'asile se sont rendus au centre d'accueil pour demander le paiement des frais funéraires pour un demandeur d'asile de l'ex-Zaïre. Celui-ci aurait été tué vendredi dernier par deux Russes non identifiés, à Mytishi, une localité à 20 kilomètres au nord de Moscou.

Ce qui avait commencé comme une protestation pacifique contre les mauvais traitements qu'ils subissent à Moscou s'est transformé en émeute : le mobilier du centre a été détruit en grande partie, mais dix responsables du HCR et d'Equilibre, une ONG française qui se trouvaient dans le centre sont sortis indemnes.

Le HCR est inquiet de cet acte de violence commis par des demandeurs d'asile ; c'est le premier incident de cette nature à Moscou. La délégation du HCR à Moscou a fait part de l'incident au SFM, et demandera aux autorités d'enquêter sur l'assassinat présumé du demandeur d'asile de l'ex-Zaïre.

Quelque 1 400 Angolais et ex-Zaïrois sont recensés à Moscou, ainsi que 30 400 autres non ressortissants de la CEI. Le HCR verse des aides financières et fournit des services médicaux, sociaux et scolaires à 277 demandeurs d'asile angolais et ex-zaïrois qui habitent la région de Moscou.

Le 2 février 1993, la Fédération de Russie a adhéré à la Convention de 1951 et au Protocole de 1967. La législation relative aux réfugiés a été révisée et adoptée le 3 juillet 1997.