Le HCR commence l'opération des retours organisés au Kosovo
Le HCR commence l'opération des retours organisés au Kosovo
Deux semaines après son retour au Kosovo, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a commencé lundi l'opération des retours organisés de centaines de milliers de réfugiés kosovars, avec le rapatriement à Pristina d'un premier groupe de plus de 300 réfugiés depuis les camps dans l'ex-République yougoslave de Macédoine.
Les 325 personnes, qui se trouvaient, certains depuis début avril, dans les camps de réfugiés de Stenkovec 1 et 2, au nord de Skopje, ont fait le voyage du retour à bord de 10 autobus, avec l'aide du HCR et de l'Organisation internationale pour les migrations.
« Une opération de rapatriement est toujours la partie la plus gratifiante de notre travail », a déclaré Dennis McNamara, envoyé spécial du HCR en ex-Yougoslavie et en Albanie. « N'empêche que c'est aussi une tâche colossale lorsqu'il s'agit d'aider un si grand nombre de réfugiés, qui ont vraiment hâte de rentrer. En l'espace de deux semaines, nous avons dû reformuler tout notre programme, mettre le tout en place et commencer officiellement l'opération de retour. »
Plus de la moitié des quelque 800 000 réfugiés qui se trouvaient dans les pays d'asile au début juin sont déjà retournés par leurs propres moyens, ce qui a été, pour le HCR, un des plus rapides mouvements de retour spontané de ces dernières décennies.
Les premiers retours se sont produits malgré les avertissement lancés par le HCR, la KFOR et autres agences des conditions de sécurité précaires, de la destruction considérable dans certaines régions, et de l'absence d'un réseau d'aide internationale. Des dizaines de réfugiés ont été blessés ou tués par les mines, et nombreux ont été ceux qui ont trouvé leurs maisons et villages ravagés par la guerre.
Le HCR est déjà présent dans six villes du Kosovo, et un septième bureau devrait ouvrir ses portes incessament. Le HCR, en collaboration avec d'autres agences de l'ONU et d'ONG travaillant comme partenaires opérationnels, est en train d'établir rapidement un réseau d'approvisionnement et de distribution d'une considérable quantité d'aide au cours des mois à venir.
En commun accord avec les commandants de la KFOR, sur le terrain et aux sièges respectifs, il a été décidé que les villes de Pristina, Prizren et Urosevac remplissent les conditions de sécurité essentielles pour le retour des réfugiés. Ces trois villes sont restées relativement intactes, et sont d'accès facile depuis l'ex-République yougoslave de Macédoine ou l'Albanie.
Dans les prochains jours, de nouvelles zones de retour seront identifiées, au fur et à mesure que la situation se stabilise. Des convois d'autobus feront régulièrement la navette depuis les pays d'asile.
Les rapatriés d'aujourd'hui ont été reçus à Pristina par la Société de Mère Teresa, le partenaire local du HCR, et de l'aide alimentaire et d'autres secours ont été distribués aux rapatriés par le HCR, le Programme alimentaire mondial, et diverses ONG.
Quelque 67 000 réfugiés se trouvent encore dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, dont 32 400 dans les camps et 34 700 dans les familles d'accueil. Près de 209 000 réfugiés sont toujours en Albanie, 46 000 environ au Monténégro, et 21 000 en Bosnie-Herzégovine.
Les retours organisés depuis l'Albanie devraient commencer mardi.