Le HCR accueille favorablement l'évolution du processus de paix au sud-Soudan
Le HCR accueille favorablement l'évolution du processus de paix au sud-Soudan
Le 27 mai 2004
GENEVE - Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, a aujourd'hui fait part de son extrême satisfaction suite à la signature d'accords jugés indispensables à la concrétisation d'une paix qui, au terme de 21 ans de guerre civile, permettrait le retour de près de quatre millions de civils soudanais.
« Il s'agit là d'une étape extrêmement positive et encourageante » a souligné David Lambo, directeur du bureau pour l'Afrique au HCR, à propos des trois accords clés signés tard la nuit de mercredi, à Naivasha, au Kenya. Ces accords ont trait au partage des pouvoirs politiques et administratifs dans les trois régions que se disputaient le gouvernement soudanais et le Mouvement de libération du Soudan
« Même si l'accord de paix final demande encore beaucoup de travail, ces protocoles nous rapprochent du jour où les 500 000 réfugiés du Sud-Soudan et les plus de trois millions de déplacés pourront rentrer chez eux », a-t-il précisé.
Les trois protocoles ont permis de vaincre les derniers obstacles à la fin du plus long conflit de tout le continent africain. Les deux parties en présence estiment qu'un accord final, y compris des arrangements en matière d'exécution, pourrait être conclu d'ici deux ou trois mois. Dès lors, le HCR pourra s'entretenir avec les gouvernements des pays qui accueillent les 500 000 réfugiés soudanais ainsi qu'avec les réfugiés eux-mêmes, en vue d'un rapatriement volontaire. Les groupes de réfugiés sud-soudanais les plus nombreux se trouvent en Ouganda (223 000), en Ethiopie (88 000) en République démocratique du Congo (69 000) et au Kenya (60 000).
Les équipes d'urgence du HCR déployées sur le terrain fin décembre pour préparer les opérations de rapatriement ont rouvert les bureaux de Juba et Rumbek. L'agence envisage d'ouvrir d'autres bureaux pour soutenir l'opération de rapatriement dès que la paix aura été conclue. La dernière opération du HCR au Soudan remonte à 1991.
Plus tôt dans l'année, l'agence pour les réfugiés avait organisé une conférence sur le rapatriement en Afrique, au cours de laquelle elle avait annoncé que jusqu'à deux millions de réfugiés africains pourraient rentrer chez eux au cours des cinq prochaines années. Le Soudan figurait parmi les neuf pays où le HCR s'attendait à un nombre important de retours, processus nécessitant une assistance conséquente au niveau du développement et du relèvement.
L'agence prévoit de travailler en collaboration avec ses partenaires des Nations Unies et des organisations non gouvernementale, pour rapatrier les réfugiés et s'assurer du bon déroulement du processus de réintégration dans leurs régions d'origine.
« La signature des trois protocoles souligne le manque de fonds pour les activités du HCR au Sud-Soudan », a ajouté M. Lambo. « Nous n'avons reçu qu'environ 3 millions de dollars sur les 8,8 millions requis pour préparer notre programme de rapatriement. Nous demandons aux donateurs de nous allouer la somme nous donnant les moyens de pleinement nous investir dans le processus de cet accord de paix. »
Les protocoles de Naivasha ne concernent en rien les terribles combats du Darfour, dans l'ouest du Soudan, qualifiés par les Nations Unies de « pire crise humanitaire du monde. » Sur plus d'un million de Soudanais déracinés par ce conflit, plusieurs dizaines de milliers ont fui au Tchad , pays le plus proche, où le HCR les installe dans des camps et leur distribue de la nourriture ainsi que des ustensiles domestiques. Déjà plus de 77 000 réfugiés du Darfour ont été relogés dans sept camps récemment ouverts plus à l'abri, loin de la frontière.
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Ruud Lubbers a déclaré la semaine dernière au Conseil de sécurité des Nations Unies que les violations des droits de l'homme ainsi que l'étendue et l'ampleur de la violence dans la région du Darfour risquaient de contraindre davantage de personnes à chercher refuge au Tchad, ce qui aggraverait une situation humanitaire déjà « désastreuse. »
« Si la situation ne s'améliore pas, nous assisterons à d'autres afflux de réfugiés au Tchad et la communauté humanitaire pourrait très vite être débordée, tandis que l'ensemble de la région s'en verrait déstabilisé », a précisé M. Lubbers.