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Le Haut Commissaire Assistant Kamel Morjane promet le soutien de la communauté internationale afin d'assurer la protection des demandeurs d'asile ouzbeks au Kirghizistan

Communiqués de presse

Le Haut Commissaire Assistant Kamel Morjane promet le soutien de la communauté internationale afin d'assurer la protection des demandeurs d'asile ouzbeks au Kirghizistan

27 Juin 2005 Egalement disponible ici :

Le 27 juin 2005

BICHKEK, Kirghizistan - Au terme d'une visite officielle au Kirghizistan, le Haut Commissaire assistant des Nations Unies pour les réfugiés a demandé aux autorités kirghizes, lundi 27 juin, de continuer à assurer la protection de 444 demandeurs d'asile ouzbeks et a fait part au gouvernement du ferme soutien de la communauté internationale pour l'aider dans cette tâche. M. Morjane a par ailleurs déploré l'expulsion forcée, le 9 juin dernier, de quatre demandeurs d'asile vers l'Ouzbékistan, en précisant que d'autres violations du droit international ne sauraient être tolérées.

Kamel Morjane s'est rendu au Kirghizistan samedi dernier, à la demande du Secrétaire général Kofi Annan et du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres, dans un climat d'inquiétude croissante quant au sort de près de 500 Ouzbeks venus se réfugier au Kirghizistan au lendemain des attaques meurtrières du 13 mai dernier. Durant sa mission, le Haut Commissaire assistant s'est rendu auprès de demandeurs d'asile à Sasyk. Il a également eu des entretiens avec des hauts représentants du gouvernement kirghize, dont le Président par intérim Kumanbek Bakiev, le Ministre des affaires étrangères Roza Atunbaeva et le Secrétaire du Conseil national de sécurité, M. Nyazov.

Le Haut Commissaire assistant a exprimé au Kirghizistan la gratitude de l'UNHCR pour avoir accueilli des Ouzbeks tout en étant en délicate situation de transition au lendemain de la mise en place d'un nouveau gouvernement et à la veille d'élections générales. Tout en reconnaissant les difficultés que le gouvernement doit affronter pour assurer la protection du groupe, il a offert le soutien inconditionnel de l'UNHCR pour tenter de trouver une solution en accord avec les normes internationales. Il a en outre constaté que des procédures accélérées de la détermination du statut de réfugié étaient en place, et a fait des démarches pour intensifier ces efforts.

Mais Kamel Morjane a toutefois mis l'accent sur le fait que la compréhension de la communauté internationale ne cautionnerait pas d'éventuelles actions ne respectant pas le droit international et a réitéré les propos de M. Guterres insistant sur l'existence d'une limite que les autorités ne devaient pas franchir. Cela s'appliquerait en particulier à l'expulsion forcée, ou refoulement, mesure condamnée par la Convention de 1951 sur les réfugiés ainsi que la Convention contre la torture, documents tous deux ratifiés par le Kirghizistan.

L'expulsion, le 9 juin, de quatre demandeurs d'asile vers l'Ouzbékistan représente une grave violation de ce principe et demeure un problème préoccupant car aucune entité internationale n'a été autorisée à avoir accès aux quatre personnes refoulées. Et comme l'a confié, en larmes, l'épouse de l'un des quatre expulsés à M. Morjane, nul ne sait quel sort leur a été réservé. Le Haut Commissaire assistant a soulevé cette question auprès des autorités qui ont condamné cet acte et ont promis de faire le nécessaire pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cet incident.

Le Président Bakiev a pour sa part réaffirmé à M. Morjane sa promesse de ne pas renvoyer par la force des réfugiés bona fide en Ouzbékistan, engagement favorablement reçu par M. Morjane qui a néanmoins souligné que le processus de détermination du statut de réfugié devait se dérouler en toute transparence et équité, précisant qu'il devait aussi être possible de faire appel aux décisions prises.

Toutes les options de solutions durables - le rapatriement volontaire, l'intégration locale et la réinstallation - devront être étudiées. Toutefois, l'UNHCR ne sera pas en mesure de s'engager dans une opération de rapatriement volontaire sans être certain que les rapatriés seront en sécurité une fois de retour dans leur pays, ce qui impliquerait la possibilité, pour la communauté internationale, d'accéder aux régions où les retours auront lieu. Bien qu'accueillant favorablement la proposition d'un mécanisme de rapatriement tripartite avec l'Ouzbékistan, l'UNHCR a mis en avant la nécessité pour le gouvernement ouzbek de faire preuve de bonne volonté en permettant l'accès aux zones de retour avant de planifier l'opération de rapatriement.

Lors de sa rencontre avec des demandeurs d'asile ouzbeks à Sasyk, M. Morjane a été frappé par la précarité de leur situation. Leurs besoins matériels étaient certes couverts mais ils se trouvaient en danger. Les forces de sécurité ouzbèkes semblaient en effet pouvoir pénétrer le site les abritant et, d'après certaines rumeurs, se prépareraient à attaquer le centre de détention de Osh pour y capturer 29 demandeurs d'asile.

Vu ces constatations, M. Morjane a évoqué la possibilité d'une réinstallation d'urgence dans des pays tiers. Il a promis aux autorités kirghizes d'aborder cette question avec d'éventuels pays de réinstallation, notamment lors d'une réunion avec des ambassadeurs à Bichkek.

Kamel Morjane s'est par ailleurs dit impressionné par la sincérité et l'attitude pacifique des demandeurs d'asile qu'il a rencontrés. Sans être en mesure d'exclure des actes de violence commis par une minorité d'entre eux, tant ses impressions que les résultats des interviews pour la détermination du statut de réfugié sembleraient confirmer le fait que la plupart de ces personnes doivent être considérées comme des réfugiés.

Le Haut Commissaire pour les réfugiés António Guterres et le Haut Commissaire aux droits de l'homme Louise Arbour ont fait paraître la semaine dernière un communiqué dans lequel il était demandé au Kirghizistan de ne renvoyer personne en Ouzbékistan sans qu'une procédure de détermination de statut en bonne et due forme n'est été effectuée. Le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a également fait part de sa vive préoccupation à ce sujet, lors de récentes déclarations.