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Des réfugiés libériens fuient vers la Côte d'Ivoire

Communiqués de presse

Des réfugiés libériens fuient vers la Côte d'Ivoire

3 Juin 2003 Egalement disponible ici :

Genève, le 3 juin 2003

Des milliers de réfugiés libériens ont fuit une recrudescence des combats autour de la ville méridionale de Pleebo, vers le calme relatif de la Côte d'Ivoire voisine ces derniers jours, aggravant la pression sur les communautés locales déjà lourdement affectées par la présence de réfugiés de longue date et les conséquences du conflict civil en Côte d'Ivoire.

Plus de 2 000 Libériens sont arrivés ces dernières 48 heures dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, pagayant sur le fleuve Cavaly, qui constitue la frontière entre les deux pays, pour fuir la reprise des combats qui font rage depuis plusieurs mois dans le sud du Libéria. Selon le personnel du HCR, nombre de ces nouvelles arrivées traversent la frontière pour la deuxième ou même la troisième fois à la recherche d'un refuge, en raison de la précarité des conditions de sécurité dans la région.

Les réfugiés, apeurés, pénètrent sur le territoire ivoirien par les villages de Yeoli et Nero, apportant avec eux des récits de violents combats entre forces gouvernementales et rebelles qui se disputent le contrôle de la région, malgré les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région et gênent tout déplacement. Selon les témoignages de ces nouveaux réfugiés, dont la plupart sont des femmes et des enfants, la férocité des récents combats a été telle qu'ils sentaient « la terre trembler sous leurs pieds ».

En tout, ce sont plus de 15 000 Libériens qui sont arrivés dans la région de Tabou ces dix ou quinze derniers jours, selon les équipes du HCR sur le terrain. La ville de Tabou a une population de 12 000 Ivoiriens, ne reçoit qu'une heure d'électricité par jour, et les habitants souffrent des graves pénuries d'eau potable. L'arrivée des Libériens ne fera qu'aggraver cette situation. Les conditions sont extrêmement difficiles dans la zone frontalière où les routes sont recouvertes de flots boueux émanant des dernières pluies saisonnières.

« Nous sommes engagés dans une course contre les éléments et contre le mauvais état de santé des nouveaux arrivants, » affirme Panos Moumtzis, le délégué par intérim du HCR à Abidjan. « Nous sommes extrêmement préoccupés par l'état de santé des enfants, si des épidémies diarrhéiques devaient se déclarer. »

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a envoyé sur place du matériel d'abris pour les nouveaux arrivants et réouvert un centre de transit à Tabou, qui abrite actuellement 2 500 personnes, alors qu'il était prévu pour 700. L'agence dispose aussi de huit expatriés expérimentés dans la fragile zone frontalière, tandis qu'un haut responsable des urgences et qu'un expert dans l'établissement des sites y seront déployés cette semaine pour construire une extension au centre de transit.

Le HCR s'efforce aussi d'identifier d'autres villages qui seraient prêts à accueillir des Libériens en fuite. En raison de l'afflux soudain des réfugiés nécessitant de l'aide, les travailleurs humanitaires sont en train de discuter avec les chefs de villages afin d'évaluer leur volonté de recevoir de nouveaux arrivants. Le HCR fournit aussi une assistance aux communautés d'accueil.

Peu d'organisations non-gouvernementales sont établies dans la région, ce qui complique encore les opérations d'assistance. MSF a établi des centres médicaux aux points de passage et le HCR a fourni une ambulance pour transporter les réfugiés nécessiteux vers les installations médicales. Le Programme alimentaire mondial fournit une aide alimentaire d'urgence aux nouveaux arrivants.