Lubbers s'adresse à la Commission des Droits de l'Homme
Lubbers s'adresse à la Commission des Droits de l'Homme
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Ruud Lubbers, a déclaré aujourd'hui que les violations des droits de l'homme, la violence, le racisme et la xénophobie étaient à l'origine du nombre croissant de personnes déracinées de par le monde.
« Le lien entre les droits de l'homme et les réfugiés est, d'une certaine manière, une relation de cause à effet », a-t-il souligné.
Dans un discours prononcé lors de la session annuelle de la Commission des droits de l'homme qui se tient actuellement à Genève, M. Lubbers a demandé aux gouvernements et aux instances internationales et nationales de tout mettre en oeuvre pour faire en sorte que des personnes ne se trouvent plus acculées à l'exil.
« Nous savons qu'il est en fait très difficile, dans le monde d'aujourd'hui, d'empêcher la persécution, les violations massives des droits de l'homme et les conflits. Mais la possibilité d'éviter les souffrances qu'ils engendrent - sans mentionner les coûts énormes que cela représente sur le plan social et économique - devrait nous inciter à agir », a poursuivi M. Lubbers.
Abordant le sujet des migrations mondiales, le Haut Commissaire a déclaré que les mouvements massifs de personnes en quête de meilleures perspectives économiques avaient poussé les gouvernements à créer « un dispositif d'obstacles particulièrement décourageant visant à empêcher les migrants de pénétrer sur leurs territoires », et que c'était la raison pour laquelle de nombreux vrais réfugiés n'avaient pas d'autre choix que d'avoir recours à des réseaux de passeurs clandestins.
« Ce recours à des procédés illégaux a créé une dangereuse confusion dans les esprits. L'opinion publique ne fait plus de distinction entre un réfugié et un migrant économique et en arrive même à les assimiler. Les extrémistes politiques ont été rapides à exploiter les craintes du public - et à donner du réfugié l'image stéréotypée d'une personne intéressée représentant un danger et une menace pour la société » a déclaré M. Lubbers.
Le Haut Commissaire a réitéré l'engagement du HCR vis-à-vis de la Convention de 1951 qui aura 50 ans cette année, et sur le fait qu'elle demeurait plus actuelle que jamais. Il a déclaré que le HCR avait initié une série de consultations mondiales avec les gouvernements et les entités concernées pour examiner les diverses possibilités de renforcer leur engagement par rapport à la Convention, ainsi que d'autres questions qui n'étaient pas intégralement couvertes par la Convention.