Les conventions maritimes ont été amendées pour faciliter les opérations de recherche et de sauvetage en mer
Les conventions maritimes ont été amendées pour faciliter les opérations de recherche et de sauvetage en mer
GENEVE, 30 juin (UNHCR) - L'exode de centaines de milliers de Vietnamiens à bord de frêles embarcations dans les années 70 et 80 a attiré, pour la première fois, l'attention de la communauté internationale sur le sort des boat people.
Plus de deux décennies se sont écoulées et des gens continuent à fuir leurs pays pour échapper à la violence, aux persécutions ou à la pauvreté. Ils entreprennent de périlleuses traversées en quête d'un refuge ou d'une vie meilleure à l'étranger. Beaucoup échouent ; seuls quelques-uns ont la chance d'être secourus par des bateaux de passage, pour la plupart des bateaux de la marine marchande.
Mais ces navires qui remplissent leur devoir humanitaire sur les voies navigables à travers le monde rencontrent des difficultés, certains Etats refusant parfois de laisser débarquer sur leur sol des migrants et des réfugiés secourus en mer, en particulier lorsqu'ils ne disposent pas de pièces d'identité. Cet état de fait place les capitaines de bateaux et les compagnies maritimes dans une situation très délicate et met même en péril la tradition humanitaire consacrée de secours des naufragés.
Conscients de ce problème, les Etats signataires des conventions maritimes internationales qui y sont relatives - la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer de 1974 (Convention SOLAS) et la Convention de 1979 sur la recherche et le sauvetage maritime (Convention SAR) - leur ont apporté des amendements qui entreront en vigueur dès demain.
Ces amendements ont pour objectif d'assurer que l'obligation incombant au capitaine du navire de fournir assistance ait pour contrepartie l'obligation des Etats de coopérer dans les situations de secours en mer. Ces modifications dégagent donc les capitaines de la responsabilité de prendre soin des survivants, permettant ainsi aux personnes secourues en mer d'être débarquées rapidement dans un lieu où elles seront en sécurité.
Par ces amendements, il est demandé aux Etats et autres parties signataires de coopérer pour assurer que les navires portant secours aux personnes en détresse puissent continuer leur route le plus vite possible sans changement de programme, en facilitant le débarquement aussi rapidement que possible. De leur côté, les capitaines qui ont repêché des personnes en détresse en mer, ou qui trouvent des personnes cachées à bord, sont obligés de les traiter avec humanité, dans le cadre des capacités du bateau.
L'UNHCR et l'Organisation maritime internationale des Nations Unies (OMI) vont bientôt publier une brochure d'information qui fournira des lignes directrices sur les procédures et les dispositions légales applicables pour les capitaines, les propriétaires de navires, les gouvernements, les compagnies d'assurance et d'autres parties concernées par les situations de secours en mer.
« Les personnes qui s'aventurent en mer de cette façon le font pour de nombreuses raisons », a indiqué Ron Redmond vendredi lors d'une conférence de presse à Genève. « L'UNHCR est directement concerné par leur sort car, même si la majorité de ces personnes est constituée de migrants qui n'ont pas besoin de protection internationale, une certaine proportion de ceux qui voyagent irrégulièrement en mer peuvent se révéler être des réfugiés », a-t-il ajouté.
L'OMI, qui est responsable de la sécurité de la navigation, a déclaré que sa préoccupation prioritaire était que « si le problème n'était pas étudié selon tous ses aspects et si les actions nécessaires n'étaient pas prises, l'intégrité du système global de recherche et de sauvetage que l'OMI a mis en place pourrait être mis en péril. »
Reconnaissant ce problème, les Etats signataires des Conventions SOLAS et SAR ont décidé de les réétudier pour identifier toute lacune, ambiguïté, incohérence, imprécision ou tout autre manque et décider des actions nécessaires.