Le HCR se félicite du Plan d'action de l'UE pour la Méditerranée; davantage doit être fait
Le HCR se félicite du Plan d'action de l'UE pour la Méditerranée; davantage doit être fait
GENÈVE, 22 avril (HCR) - Le HCR s'est félicité mardi du Plan d'action européen pour répondre aux problèmes de la migration irrégulière en Méditerranée. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a toutefois annoncé que davantage doit être fait, après que des centaines de réfugiés et de migrants aient péri en haute mer.
En particulier, le Haut Commissaire assistant en charge de la protection Volker Türk a déclaré à Genève qu'une opération robuste de recherche et de sauvetage et des voies juridiques crédibles à ces traversées périlleuses demeurent nécessaires.
La réunion conjointe, ce lundi, des Ministres européens des Affaires étrangères et de l'Intérieur a présenté un Plan d'action en 10 points sur la migration, suite à une semaine qui a été le théâtre de multiples naufrages en Méditerranée, y compris celui ayant généré le plus lourd bilan jamais enregistré.
Volker Türk s'est félicité des mesures de l'UE sur le partage de la responsabilité contenues dans le plan, comme les procédures d'examen des demandes d'asile, le transfert et la réinstallation, qui sont un point de départ bienvenu pour la réponse à la situation en Méditerranée.
Il a déclaré que le HCR appelait également instamment à ce que ces mesures soient étendues pour renforcer la composante de l'asile et de la protection dans le plan, y compris élaborer une opération robuste de recherche et de sauvetage dont la priorité serait de sauver des milliers de vies humaines ; prendre l'engagement ferme de recevoir un nombre important de réfugiés pour la réinstallation dans l'UE; offrir des alternatives juridiques, comme l'amélioration du processus de réunification des familles, des systèmes de parrainage privé, ainsi que des visas de travail et d'étude, afin que les personnes ayant besoin de protection internationale n'aient pas à recourir à ces traversées périlleuses; fournir un appui aux pays qui reçoivent le plus grand nombre d'arrivants (Italie et Grèce), et; un plus important partage de la responsabilité intra-UE pour éviter la situation actuelle où quelques pays reçoivent la plupart des demandeurs d'asile, principalement l'Allemagne et la Suède.
Parallèlement, selon les survivants de la tragédie du week-end dernier, le bateau avait quitté Tripoli en Libye samedi matin avec quelque 850 personnes à bord, dont 350 Erythréens ainsi que des ressortissants de Syrie, de Somalie, de Sierra Leone, du Mali, du Sénégal, de la Gambie, de la Côte-d'Ivoire et de l'Ethiopie.
« Seulement 28 personnes auraient survécu au naufrage, y compris un jeune Bangladais qui a été transporté dimanche par hélicoptère vers l'hôpital de Catane en Sicile et 27 autres personnes qui ont été débarquées par les garde-côtes italiens à Catane la nuit dernière [lundi] », a indiqué le porte-parole du HCR Adrian Edwards aux journalistes à Genève.
« D'après les informations disponibles et les différents témoignages que nous avons reçus, le HCR estime désormais le nombre de décès à plus de 800, ce qui en fait la tragédie la plus meurtrière jamais enregistrée pour la Méditerranée », at-il ajouté.
Le personnel du HCR à Catane a évoqué le traumatisme subi par les survivants avec lesquels ils se sont entretenus. « La peur se lisant dans les yeux d'un homme, sa tête baissée et ses mains serrées dans ses poches, était évidente », a écrit Kate Bond, rédactrice au HCR. « Un survivant a indiqué aux employés du HCR que des enfants se trouvaient à bord. Aucun d'eux n'a encore été trouvé, bien que les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent sur zone », a-t-elle ajouté.
Les réfugiés et les migrants ont été transférés par autocar vers un centre d'accueil situé à proximité, où ils ont reçu des soins médicaux. Des visages hébétés, des regards vides pouvaient être aperçus aux fenêtres de l'autobus qui s'est éloigné dans la nuit noire.
« Les migrants avaient l'air épuisés, fragiles et étonnés de voir autant de gens qui les attendaient. Ils auront besoin d'un soutien psychologique », a déclaré la porte-parole du HCR Carlotta Sami à Catane.