Le HCR parraine une étude de l'influence de l'Islam sur le droit international des réfugiés
Le HCR parraine une étude de l'influence de l'Islam sur le droit international des réfugiés
Lundi 22 juin 2009
Une récente étude publiée par le HCR en coopération avec l'Université Naïf Arabe et l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) explique que la tradition de générosité propre à l'Islam et se poursuivant depuis 1 400 ans en faveur des personnes fuyant la persécution a eu davantage d'influence sur le droit international des réfugiés appliqué de nos jours que toute autre source historique.
Cette étude comparative, mandatée par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres, fait l'objet d'un livre écrit par le Professeur de droit de l'Université du Caire et Doyen de la Faculté de droit, Ahmed Abu Al-Wafa et elle devrait être publiée mardi à l'Université Naïf Arabe de Riyad, en Arabie saoudite. La cérémonie de lancement sera présidée par le Prince Naif bin Abdul Aziz, le deuxième vice-Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur et directeur du Conseil Suprême de l'Université Naïf Arabe ainsi que par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, le Président de l'université et un représentant de l'OCI.
Dans la préface qu'il a rédigée pour cet ouvrage « Le droit à l'asile entre la charia islamique et le droit international des réfugiés : étude comparative », António Guterres affirme que ce livre montre que, plus que toute autre source historique, la loi et la tradition islamique sous-tendent le cadre juridique appliqué de nos jours et sur lequel le HCR base ses activités mondiales en faveur de dizaines de millions de personnes déracinées, y compris le droit pour toute personne de rechercher et de bénéficier de l'asile face à la persécution ainsi que les interdictions de renvoyer dans une situation dangereuse ces personnes ayant besoin d'une protection.
« Même si un grand nombre de ces valeurs faisaient partie de la tradition et de la culture arabes avant même l'Islam, ce fait n'est pas toujours reconnu de nos jours, même dans le monde arabe », a écrit António Guterres. « La communauté internationale devrait valoriser cette tradition de générosité et d'hospitalité datant du 14e siècle et reconnaître sa contribution au droit moderne. »
Dans son étude, le Professeur Abu Al-Wafa décrit comment le droit et la tradition islamiques respectent les réfugiés, y compris des non Musulmans, comment l'Islam interdit de les forcer à changer leur croyance, comment l'Islam empêche quiconque de compromettre leurs droits, cherche à réunir les familles et, enfin, garantit la protection de leur vie et de leurs biens.
« Aujourd'hui, la majorité des réfugiés dans le monde sont des Musulmans », écrit António Guterres. « Et ce à une époque où le niveau d'extrémisme - ethnique et religieux - est en augmentation à travers la planète, même dans des sociétés les plus développées au monde. Le racisme, la xénophobie et l'exploitation des sentiments de peur manipulent l'opinion publique et font naître une confusion entre les réfugiés et les migrants illégaux ou même les terroristes.
« Ces attitudes ont également contribué à ces perceptions erronées sur l'Islam et les réfugiés musulmans doivent payer un lourd tribut. Soyons clairs : les réfugiés ne sont pas des terroristes. Ils sont d'abord et avant tout les victimes du terrorisme. Ce livre nous rappelle à notre devoir, celui de nous opposer à de telles attitudes. »
Ce livre reflète par ailleurs l'association étroite du HCR avec les Etats membres de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), qui a elle-même adopté en 1990 une Déclaration sur les droits de l'homme en Islam, stipulant que chaque être humain fuyant la persécution a le droit de rechercher l'asile et de recevoir une protection dans un autre pays.
Dans sa préface, le Secrétaire général de l'OCI Ekmeleddin Ihsanoglu note que le livre « met au jour les règles d'équité et de tolérance que prescrit la charia islamique concernant les réfugiés ainsi que sa profonde préoccupation de leur bien-être et de leurs intérêts, tout en confirmant l'intégrité humaine et le droit de l'homme à une vie libre et décente. »
Le directeur de l'Université Naïf Arab, le Professeur Abdul-Aziz bin Saqr al-Ghamedi, a indiqué que le sujet de cette étude « prend de l'importance au regard de l'augmentation, survenue ces dernières années, du nombre des réfugiés hébergés dans des pays arabes et islamiques. »
Le Professeur Ahmad At-Tayyib, le directeur de l'Université al-Azhar du Caire, a noté que le concept arabe de l'asile ou « ijarah » était antérieur à l'Islam et avait été entériné par la charia islamique « car il était l'une des bonnes pratiques établies dans leurs traditions et leurs coutumes, intégrant de bonnes manières et des valeurs éthiques comme le secours porté aux personnes en détresse et la protection des opprimés. »