Le Haut Commissaire pour les réfugiés est préoccupé par l'insuffisance de l'aide alimentaire
Le Haut Commissaire pour les réfugiés est préoccupé par l'insuffisance de l'aide alimentaire
CHANDLER'S CROSS, Royaume-Uni, 7 avril (UNHCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a exprimé sa préoccupation face aux conséquences de l'insuffisance de l'aide alimentaire pour les personnes les plus démunies à travers le monde. Il a demandé aux dirigeants du monde de contribuer à l'appel lancé par le Programme alimentaire mondial et destiné à collecter des fonds cruciaux pour remédier à l'augmentation du prix de la nourriture et de l'essence.
« Je vous demande de répondre positivement à l'appel spectaculaire du Programme alimentaire mondial (PAM), une organisation des Nations Unies », a déclaré samedi António Guterres lors du Sommet de la Gouvernance progressiste, qui était organisé par le Premier Ministre britannique Gordon Brown, dans un manoir près de Londres.
Cette réunion a rassemblé 12 décideurs mondiaux de centre-gauche et huit hauts représentants de l'Union européenne et de grandes organisations internationales. Elle s'est penchée sur la façon dont les gouvernements et les organisations mondiales comme l'UNHCR peuvent aider à combiner le progrès économique et le commerce mondial avec la justice sociale.
Les menaces pesant sur les communautés démunies à travers le monde en raison du changement climatique mondial et de l'augmentation des prix de l'énergie - qui induit celle de l'alimentation - ont fait partie des sujets de préoccupation abordés par les dirigeants présents lors de ce sommet.
L'appui apporté par le Haut Commissaire à l'appel du PAM est intervenu un jour après une augmentation record des prix du riz, de plus de 10 pour cent, survenue suite à l'achat des stocks disponibles par de grands importateurs.
Le PAM a publié un appel d'urgence extraordinaire à l'attention des gouvernements donateurs le 20 mars. L'organisation indique que, suite à l'augmentation des prix de l'alimentation et de l'essence, elle est confrontée à un manque de financement de 500 millions de dollars dans le cadre de ses efforts pour nourrir 70 millions de personnes cette année. L'organisation a pour mandat de répondre aux besoins alimentaires urgents des personnes les plus vulnérables à travers le monde, parmi lesquelles les réfugiés et les personnes déplacées internes.
António Guterres a appelé les participants à la réunion de samedi - notamment le fondateur de ce sommet et ancien Président des Etats-Unis Bill Clinton, le Directeur général de l'Organisation mondiale du commerce Pascal Lamy et le Directeur du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn - à garder à l'esprit l'impact de l'augmentation des prix de l'énergie et l'incertitude économique pesant sur les pays en développement, qui risquent de plonger à nouveau dans l'instabilité des communautés émergeant d'un conflit ou venant de traverser une période économique difficile.
« La plus grande menace pour les gouvernements progressistes dans le monde en développement d'aujourd'hui est l'augmentation du prix de la nourriture pour les populations urbaines et [le danger] que l'opinion publique ne déclenche des troubles sociaux », a-t-il dit à l'assemblée.
Bill Clinton a soutenu l'appel d'António Guterres pour l'aide alimentaire et a indiqué que les efforts pour établir une stabilité des prix étaient vitaux pour les populations des pays en développement. « L'augmentation des prix de l'aide alimentaire résulte de l'augmentation des prix de l'énergie et risque de détruire les progrès réalisés dans les pays les moins développés », a déclaré Bill Clinton.
Leur plaidoyer a été repris dans le communiqué issu à la fin du sommet, qui a souligné que les « besoins en aide alimentaire des pays les moins développés et des bénéficiaires de cette aide doivent être comblés ».
Parallèlement, la Premier Ministre néo-zélandaise Helen Clark a noté que le déplacement causé par le changement climatique n'aboutirait pas nécessairement à des mouvements transfrontaliers, mais elle a averti que les organisations mondiales devaient être mieux préparées à aider les Etats confrontés à l'afflux de populations.
Le communiqué du sommet a indiqué qu'il était « important de soutenir les Etats et les institutions répondant au déplacement des populations dû au changement climatique » et que « les régions en développement souffriront les premières et le plus sévèrement, y compris via la déforestation et les menaces sur les petites îles-Etats. »
Le communiqué a aussi souligné le besoin de soutenir les Nations Unies et de financer de manière adéquate et opportune les efforts déployés dans le domaine de l'aide et du maintien de la paix.
Le prochain Sommet de la Gouvernance progressive se tiendra au Chili en 2009.
Par Peter Kessler à Chandler's Cross, Royaume-Uni