Le chef du HCR souligne le rôle clé des artisans de paix
Le chef du HCR souligne le rôle clé des artisans de paix
GENÈVE - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi a salué le « courage politique » du Président colombien Juan Manuel Santos qui a remporté aujourd'hui le prix Nobel de la paix, et il se félicite de la recommandation d’António Guterres pour un nouveau rôle en tant « qu’artisan de paix le plus chevronné au monde ».
Lors de son allocution à l’issue de la réunion annuelle du Comité exécutif du HCR à Genève, Filippo Grandi a salué l'engagement extraordinaire du gouvernement Santos, de l'aile gauche des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et de la société civile pour ramener la paix dans ce pays sud-américain, où il s’était rendu plus tôt cette année.
« Ce que j’ai vu sur le terrain, c’était un extraordinaire engagement du gouvernement, des FARC et de la société civile tout particulièrement pour le rétablissement de la paix », a dit Filippo Grandi au sujet de l'accord de paix, qui a été rejeté à une courte majorité par les Colombiens lors d'un référendum dimanche.
« Je suis certain d'avoir perçu cet engagement, l'impasse politique compliquée survenant actuellement sera surmontée et le président Santos, son gouvernement et ses collègues, tous ayant agi pour l'accord de paix, maintiendront le cap et feront progresser le rétablissement de la paix », a-t-il déclaré.
Filippo Grandi a noté qu’avec environ sept millions de personnes, la Colombie compte la plus importante population de personnes déplacées internes au monde, et il a déclaré que c’est « seulement via le processus de paix que ce problème peut être traité et résolu. Encore une fois, mes sincères félicitations pour un processus de paix essentiellement sous-tendu par le courage politique. »
Dans ses remarques à l’attention des journalistes au Palais des Nations vendredi (7 octobre), Filippo Grandi a indiqué avoir été également « fortement encouragé » par la recommandation de l'ancien chef du HCR António Guterres en tant que prochain Secrétaire général des Nations Unies.
Au cours de ses 10 ans à la tête du HCR, Antonio Guterres a géré quelques-unes des plus importantes crises de réfugiés de notre époque, y compris le déplacement de millions de personnes depuis la Syrie, l'Iraq et le Soudan du Sud.
« C’est merveilleux que l’artisan de paix le plus chevronné au monde, le plus haut diplomate au monde - dont la tâche principale sera vraiment de trouver une solution à ces terribles conflits qui affligent notre monde – soit quelqu'un qui connaisse si bien, et qui ressente tant d'empathie humaine pour les conséquences de ces guerres ».
Cette conférence de presse d’envergure a marqué la conclusion de la réunion annuelle des représentants des 98 Etats qui composent le Comité exécutif du HCR.
Lors de cette conférence, Filippo Grandi a appelé à un plus grand partage de la responsabilité de la part des pays riches pour apporter des réponses efficaces aux déplacements de populations record générés par les guerres et les persécutions à travers le monde.
Il a souligné que la majorité des 65,3 millions de personnes déracinées à travers le monde – dont beaucoup par les guerres dans des pays comme la Syrie et le Soudan du Sud - sont actuellement hébergés par des nations les plus pauvres, pour la plupart des pays voisins.
« Ces pays pauvres ont besoin de davantage de la part du monde riche pour partager les responsabilités, de différentes façons - par des contributions financières plus importantes, via davantage de places de réinstallation et d'autres voies juridiques, en aidant à trouver davantage de solutions durables pour ces réfugiés », a déclaré Filippo Grandi.
La réunion de quatre jours a pris fin jeudi soir. Dans son allocution de conclusion, Filippo Grandi a souligné qu'il est absolument essentiel qu’un « engagement fondamental envers la protection demeure le pilier central de l'engagement du HCR, alors même que nous redoublons nos efforts en quête d'approches plus robustes, systématiques et complètes. »
Il a noté les principaux engagements pris dans la Déclaration de New York adoptée par 193 Etats membres de l'ONU le mois dernier, et il a déclaré que le HCR cherche désormais à appliquer le Cadre global de réponse aux crises de réfugiés « d’urgence ainsi qu’avec responsabilité et résolution. »
« Ce cadre a un énorme potentiel - pour une réponse plus prévisible et systématique, avec davantage de ressources, plus connectée et façonnée par des principes et des normes de protection - à condition que l'engagement et la volonté politique exprimés ces dernières semaines puissent se traduire en actions concrètes. »
Pour relever ces défis, le Haut Commissaire a énoncé dans une allocution clé plusieurs domaines d'intérêt stratégique pour guider son organisation au cours des cinq prochaines années, et pour lesquels il a noté le soutien du Comité exécutif.