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Yémen : Le retour de la paix est plus pressant que jamais, après cinq ans de conflit et d'aggravation des souffrances

Points de presse

Yémen : Le retour de la paix est plus pressant que jamais, après cinq ans de conflit et d'aggravation des souffrances

27 Mars 2020 Egalement disponible ici :
Taher, un Yéménite de 40 ans et déplacé par le conflit, tient dans les bras son plus jeune fils Mustafa, 2 ans, devant leur abri dans le site d'accueil des personnes déplacées au camp de Marib.

Au Yémen, le conflit prolongé continue de causer des déplacements de populations. Des milliers de personnes ont dû fuir leur foyer ces dernières semaines. Le déplacement prolongé exacerbe les difficultés et les risques auxquels sont aujourd’hui confrontées les familles yéménites, prévient aujourd’hui le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

L'intensification des combats dans les gouvernorats d'Al Jawf, de Marib et de Sanaa au nord du Yémen depuis janvier a déplacé plus de 40 000 personnes vers la ville de Marib et ses environs, à l'est de la capitale Sanaa, selon les statistiques de l'OIM.

Beaucoup parmi ces nouveaux arrivants, y compris des femmes et des enfants, ont déclaré au HCR qu'ils n'avaient pas eu d'autre choix que de fuir à pied et de marcher dans le désert pendant plusieurs jours sans nourriture ni eau.

Les nouveaux arrivants font partie des 750 000 personnes déplacées qui ont trouvé abri dans le gouvernorat de Marib.

Après des années de conflit prolongé, les communautés déplacées et leurs hôtes luttent pour leur survie.

Alors que des milliers de personnes continuent d'affluer en quête de sécurité vers la ville de Marib et ses environs, les besoins humanitaires s'accumulent rapidement et les services essentiels ainsi que l'aide vitale sont mis à rude épreuve.

Les services publics, notamment les hôpitaux et les écoles, luttent pour faire face à la population croissante.

A Marib, de nombreux déplacés vivent dans des installations de fortune bondées. Souvent plusieurs familles se partagent une seule tente. D'autres ont trouvé abri dans des bâtiments inachevés.

Les civils accèdent difficilement à l'eau potable et à des installations sanitaires décentes. Une famille a indiqué au HCR qu'elle partage une latrine avec 60 autres familles.

Le HCR craint que les communautés déplacées et leurs hôtes ne soient exposés à un risque accru en cas d'épidémie de Covid-19, compte tenu de leur situation précaire et de leurs conditions de vie et d'hygiène qui ne cessent de s’aggraver.

Malgré les efforts considérables déployés par les partenaires d’aide humanitaire sur le terrain, en raison de l'ampleur de la crise, trouver de la nourriture demeure également un besoin essentiel pour les familles déplacées. Des mères ont déclaré envisager d'envoyer leurs enfants travailler ou mendier dans la rue pour pouvoir subvenir aux besoins de leur famille.

De nombreux déplacés internes ont fui leur maison sans effet personnel ni document d'identité - y compris les certificats de naissance de leurs enfants. Aujourd'hui, sans ces documents légaux, nombre d'entre eux ne sont pas en mesure d'inscrire leurs enfants à l'école ou d'accéder aux services essentiels, notamment aux soins de santé, tandis que d'autres restent vulnérables et risquent l'expulsion forcée.

Le HCR travaille conjointement avec l'OIM, d'autres agences sœurs des Nations Unies et des partenaires humanitaires pour fournir une assistance vitale aux personnes déplacées.

A ce jour, le HCR a déjà fourni à plus de 5000 familles déplacées à Marib, par le biais de ses partenaires, une aide ménagère comprenant des tentes, des couvertures, des matelas et des kits d’ustensiles de cuisine. D'autres distributions sont prévues dans les jours à venir.

Le HCR prévoit également de renforcer les prestations en matière de protection, y compris l’aide juridique, et une assistance aux personnes dépourvues de documents d’identité, en plus du soutien psychosocial pour les déplacés qui ont été affectés par le conflit.

Alors que les plans nationaux pour la lutte contre le Covid-19 sont en cours de mise en oeuvre et qu’ils incluront les Yéménites déplacés et les réfugiés, le HCR et ses partenaires soutiennent les efforts de prévention et de préparation.

Le HCR et ses partenaires locaux engagent les communautés de réfugiés et de déplacés internes afin qu'elles soient conscientes des risques et puissent mieux se protéger. Le HCR distribue également des kits d'hygiène et augmente les allocations d'aide en espèces afin que les réfugiés et les personnes déplacées puissent acheter de la nourriture et des articles essentiels pour répondre aux besoins critiques.

Tout dépendra néanmoins de la situation sécuritaire et de la possibilité pour les partenaires humanitaires d'un accès sûr et sans entrave auprès des Yéménites dans le besoin.

Ailleurs dans le pays, le HCR et ses partenaires mènent des évaluations humanitaires rapides à Aden pour les déplacés affectés par les fortes pluies et les inondations survenues cette semaine.

Selon les informations initiales, près de 3000 Yéménites déplacés ont été sévèrement affectés, certains de leurs abris et de leurs biens domestiques ayant été endommagés, y compris les matelas, les rations alimentaires et les effets personnels. Deux femmes et un bébé de trois mois ont également été blessés et ont été envoyés à l'hôpital. Le HCR travaille avec ses partenaires pour mobiliser une aide humanitaire supplémentaire.

Après cinq ans de conflit, le Yémen demeure la plus importante crise humanitaire au monde avec plus de 24 millions de personnes ayant besoin d'aide et plus de 3,6 millions de personnes déracinées de leur foyer.

Le HCR réitère que seul un règlement pacifique du conflit peut éviter de nouvelles souffrances et endiguer les besoins humanitaires.

 

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