Thaïlande : dernières informations sur les villageois Karen du Myanmar
Thaïlande : dernières informations sur les villageois Karen du Myanmar
Le personnel du HCR a visité cinq sites dans le nord de la Thaïlande où des villageois Karen ont trouvé refuge après avoir fui l'est du Myanmar depuis le 3 juin. Nous avons maintenant attesté la présence de 2.000 personnes arrivées récemment. Bien que nous ne puissions absolument pas confirmer qu'il s'agit là du nombre total de personnes ayant traversé la rivière Moei vers la Thaïlande durant cette période, nous avons à présent des éléments de preuves attestant de chiffres significativement plus élevés.
Les villageois Karen trouvent refuge principalement dans des temples, dans une salle communale et dans des habitations thaïlandaises privées dans quatre villages différents. Un groupe important, dans un cinquième lieu appelé Mae Usu, dont on disait qu'il s'abritait dans une cave est en fait présent sur un large terrain qui fut il y a plusieurs années le site d'un camp de réfugiés. Ce groupe, que l'on estime composé de 700 à 900 personnes, vit dans des maisons agricoles saisonnières que les fermiers utilisent lorsqu'ils effectuent la récolte de leurs plantations, mais qui sont en temps normal vides à cette période de l'année. Les nouveaux arrivants en ce lieu ont emmené quelques biens avec eux et ont également reçu du riz, des couvertures et d'autres biens humanitaires de la part du Thai-Burma Border Consortium, une organisation non gouvernementale qui s'occupe des réfugiés Karen le long de la frontière depuis les années 80.
En général, les villageois Karen disent avoir fui par peur des enrôlements opérés par les forces armées ou des travaux forcés, par exemple en tant que porteur pour les forces armées. Ceux qui ont évoqué l'activité militaire disent avoir fui en prévision des affrontements alors que l'armée du Myanmar et ses alliés, l'Armée Démocratique Karen et bouddhiste, s'approchaient des bases et des villages des rebelles de l'Union Nationale Karen. Seuls certains d'entre eux ont réellement été bombardés, mais lorsque notre personnel s'entretenait avec les nouveaux arrivants du côté thaïlandais de la frontière mardi et jeudi, ils ont entendu des bombardements du côté du Myanmar.
Bien que quelques villageois Karen, qui sont pour la plupart des fermiers, soient parvenus à emporter quelques biens avec eux, d'autres disent n'avoir fui qu'avec ce qu'ils avaient sur le dos. Ils expliquent à présent avoir besoin de vêtements, notamment de vêtements pour bébés, ainsi que de savon et de palettes de bambou pour éviter d'avoir à dormir dans la boue. Les pluies sont actuellement très fortes. Le HCR a également distribué 200 bâches en plastiques pour aider à l'hébergement d'urgence.
Notre personnel rapporte que la plupart des nouveaux arrivants se révèlent être des femmes et des enfants. Certaines femmes Karen expliquent que beaucoup de leurs époux sont restés en arrière pour protéger les plantations et le bétail. Elles admettent également certains d'entre deux se sont dispersés parmi les villages thaïlandais pour trouver du travail à la journée et ne sont pas enregistrés dans les cinq sites. Beaucoup des nouveaux arrivants disent qu'ils voudraient retourner au Myanmar si la situation venait à s'apaiser. Beaucoup disent avoir effectué la traversée vers la Thaïlande en quête de sécurité pour de courtes périodes par le passé et être ensuite retournés chez eux. Les autorités thaïlandaises ont répondu rapidement et de manière compréhensive aux besoins des nouveaux arrivants et nous travaillons de manière satisfaisante avec ces dernières ainsi qu'avec les agences non gouvernementales pour répondre aux besoins des villageois Karen.