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Tchad : les violences inter-ethniques font augmenter le nombre des déplacés

Points de presse

Tchad : les violences inter-ethniques font augmenter le nombre des déplacés

3 Novembre 2006 Egalement disponible ici :

De récentes violences interethniques, notamment des attaques par des groupes armés arabes le long des zones frontières déjà sous tension dans l'est du Tchad, limitrophes du Darfour, ont fait augmenter le nombre de déplacés internes, par rapport à 2005, de 50 000 à environ 63 000 personnes. Les dernières estimations révisées incluent plus de 2 000 Tchadiens qui ont été déplacés près de Koukou en octobre ainsi que des déplacements en août et en septembre. Ces chiffres sont le résultat d'une vérification plus détaillée des groupes de déplacés plus anciens auprès desquels l'UNHCR et ses partenaires ont un meilleur accès depuis la fin de la saison des pluies.

Les déplacements dans l'est du Tchad sont principalement causés par les violences interethniques. Au moins une dizaine de villages ont été attaqués depuis début octobre par des groupes armés arabes selon ce que pensent les habitants. Des dizaines d'entre eux ont été tués ou blessés. Les personnes ont fui après avoir été attaquées ou de peur d'être prises pour cible. Elles se sont dirigées vers les alentours du camp de réfugiés de l'UNHCR de Goz Amer près du village de Koukou. Le camp de réfugiés accueille actuellement 18 000 réfugiés soudanais du Darfour.

Notre équipe a récemment visité quelques-uns des villages attaqués et ont décrit des scènes de dévastations avec des maisons pillées et brûlées. Dans le village de Djedide, quelque 30 pour cent des maisons ont été brûlées, visiblement au hasard. Il y avait des signes selon lesquels les villageois ont fui dans l'urgence - les maisons recelaient encore les effets de la famille et de la nourriture encore intactes. Nos équipes se sont également rendues dans plusieurs villages désertés, et ont vu beaucoup de gens qui rentraient chez eux pour récupérer leurs biens qu'ils avaient dû laisser derrière eux. Ils disaient qu'ils ne sentaient pas suffisamment en sécurité pour revenir chez eux de façon permanente.

En avril dernier, plusieurs villages ont été attaqués, paraît-il par des tribus arabes. Lors de l'une de ces attaques, plus de 100 personnes ont été tuées. La dernière attaque a présenté de tragiques similitudes avec le carnage se déroulant de l'autre côté de la frontière dans la région soudanaise du Darfour. L'UNHCR a lancé un appel pour une présence internationale dans l'est du Tchad.

Dans la région de Koukou, aux côtés de nos partenaires, nous avons fourni des secours de base tels que des bâches en plastique pour les abris, des moustiquaires, des seaux, des jerricans et du savon aux nouveaux déplacés. Bien que les déplacés soient impatients de rentrer chez eux avant les moissons de ce mois-ci, l'UNHCR et ses partenaires les ont préparés à d'autres alternatives. Si l'insécurité les empêche de rentrer chez eux immédiatement, les Tchadiens devront être transférés vers l'un des deux sites de la région qui ont été identifiés pour les déplacés et auxquels les agences humanitaires ont accès. L'un d'entre eux, Habile, près du camp de Goz Amer, est déjà prêt de sa pleine capacité de 3 500 personnes.

Par ailleurs, l'UNHCR est extrêmement inquiet à cause d'une attaque le 29 octobre contre des civils et des personnes déplacées qui s'est déroulée dans les régions de Jebel Moon et de Seleha, dans l'ouest du Darfour. Nos équipes dans l'est du Tchad ont rapporté qu'un groupe d'une dizaine de réfugiés ont traversé la frontière fuyant après cet accrochage, qui aurait été commis par 300 à 500 miliciens arabes à cheval lors d'un raid sur au moins huit villages ainsi que sur le camp de déplacés de Hajlija. Une équipe est partie aujourd'hui vendredi dans la région frontalière près de Birak du côté tchadien pour évaluer la situation et voir de quelle assistance les réfugiés ont besoin. Selon de premiers rapports, au moins 50 civils ont été tués, notamment 21 enfants de moins de 10 ans. Des milliers de personnes fuient les lieux des attaques pour des sites plus sûrs dans les régions de Jebel Moon et de Seleha.

L'UNHCR assiste quelque 218 000 réfugiés soudanais dans 12 camps dans l'est du Tchad et plus de 45 000 réfugiés de République centrafricaine dans trois camps dans le sud du Tchad. Au Darfour, au Soudan, deux millions de personnes sont déplacées.