Tchad : les centrafricains bloqués par les intempéries au sud ont commencé un long périple vers la sécurité
Tchad : les centrafricains bloqués par les intempéries au sud ont commencé un long périple vers la sécurité
Assisté par l'UNHCR et ses partenaires, le premier de quelque 2 000 réfugiés centrafricains arrivés en masse depuis les trois dernières semaines dans le sud du Tchad a commencé ce matin un épuisant voyage à pied, en canoë puis en camion pour rejoindre l'un de nos camps de réfugiés. Les réfugiés, qui ont vécu dans des conditions difficiles dans la région de Bekan dans le sud du Tchad le mois dernier, devront tout d'abord marcher 17 km avant de pouvoir rejoindre les berges de la rivière Nya, où sept canoës de l'UNHCR pouvant transporter 6 personnes chacun, les attendront pour les transporter sur l'autre rive. Là, ils prendront place à bord de deux petits camions pour parcourir les 7 km d'une très mauvaise piste qui les séparent du village de Bedoumia, où ils devront ensuite traverser à pied un pont endommagé puis être pris en charge par de plus importants camions de l'UNHCR et de la FICR pour les 18 derniers km et leur destination finale, notre camp d'Amboko. Nous estimons qu'environ 300 personnes pourraient arriver ainsi dans le camp chaque jour et donc que l'opération de transfert devrait être achevée en une semaine.
Utilisant des canoës et des petites motos, le personnel de l'UNHCR s'est rendu à Bekan mercredi pour enregistrer les réfugiés et leur fournir des rations alimentaires pour le voyage. Ils ont également reçu la visite d'une équipe médicale de l'ONG COOPI.
Le transfert est organisé par l'UNHCR avec ses partenaires, notamment la CNAR (Commission nationale d'accueil et de réinsertion des réfugiés), l'autorité nationale tchadienne pour les réfugiés, la FICR, la Croix Rouge tchadienne, COOPI, African Concern et Care International.
Beaucoup de ces réfugiés sont en mauvais état de santé. Ils ont vécu dans la forêt pendant ces trois à quatre dernières semaines, mangeant des racines et des fruits sauvages pour survivre. Les communautés locales leur ont également fourni un peu de nourriture, bien qu'ils aient peu de chose à partager.
Les réfugiés feront l'objet d'un examen médical lors de leur arrivée dans le camp d'Amboko. Ils resteront dans l'école du camp jusqu'à ce que l'on puisse les déplacer vers un nouveau camp que nous sommes en train d'installer à Bedamara, à 10 km d'Amboko. Un logisticien de l'UNHCR en charge des sites doit arriver à Bedamara dans les prochains jours pour superviser l'avancement de l'installation du nouveau site. Le camp d'Amboko, qui accueille actuellement 23 000 réfugiés qui ont fui l'insécurité dans le nord de la République centrafricaine, aura bientôt atteint le maximum de sa capacité aux alentours de 27 000. Au total, ce sont plus de 45 000 réfugiés de République centrafricaine qui sont aujourd'hui dans le sud du Tchad. Le Tchad accueille également 200 000 réfugiés du Darfour dans l'est de son territoire.