Sud-Soudan : Au moins 5 000 réfugiés congolais sont arrivés à Yambio

Une équipe d'urgence du HCR estime qu'au moins 5 000 réfugiés originaires de la République démocratique du Congo sont arrivés à Yambio, dans la région de l'Ouest-Equateur au Sud-Soudan au cours des deux dernières semaines. Ce week-end, une équipe de trois membres du HCR a rejoint Yambio, depuis notre bureau de Juba, pour évaluer les besoins des nouveaux arrivants et organiser une aide pour eux. L'équipe a fait état de l'arrivée continue d'environ 150 Congolais chaque jour, depuis la RDC dans les villages de Sakure, à 15 kilomètres au sud de Yambio, et de Gangura, à 30 kilomètres au sud-ouest de Yambio.

Les réfugiés ont dit au HCR qu'ils avaient fui leurs villages près de Dungu, dans le nord-est de la RDC, à cause d'attaques violentes menées par des membres de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). A Gangura, notre équipe s'est entretenue avec plusieurs réfugiés qui ont fait des récits effrayants de leur fuite. Un réfugié, qui venait juste d'arriver à bicyclette, a dit que sa femme et sa fille avaient été enlevées. Cela lui avait pris une semaine pour arriver à Gangura parce qu'il devait éviter des barrages routiers de la LRA et des embuscades - des obstacles également cités par d'autres réfugiés.

Hier, à Sakure, les autorités locales ont fait part à l'équipe du HCR de leur préoccupation concernant la situation sécuritaire dans le nord-est de la RDC et ont indiqué avoir été informées que le village de Moro, situé à environ 58 kilomètres à l'intérieur de la RDC, avait été attaqué dimanche. Selon les autorités locales sud-soudanaises, des enfants ont été enlevés, des maisons ont été brûlées et les habitants ont subi de nombreuses violences. A Sakure, les réfugiés sont hébergés par la population locale. Des équipes du HCR devraient retourner à Sakure et à Gandura demain (mercredi) pour continuer à interviewer les réfugiés et pour commencer à les enregistrer.

Les réfugiés blessés durant les attaques menées par la LRA en RDC au cours des deux dernières semaines reçoivent des soins dans des dispensaires de MSF dans la région. Tous les réfugiés, des hommes et des femmes, ont dit qu'ils ne souhaitaient pas retourner chez eux tant que la menace de la LRA existerait. Ils ont aussi souligné qu'ils n'avaient plus nulle part où aller, car leurs maisons et leurs possessions avaient été détruites. Ils n'ont pu survivre jusqu'à maintenant que grâce à la générosité de la population locale qui a partagé de la nourriture avec eux. Le HCR essaye d'organiser dès que possible une distribution alimentaire. L'agence est cependant confrontée à des problèmes logistiques car les routes sont en très mauvais état dans la région.

Par ailleurs, le HCR travaille étroitement avec l'UNICEF et le PAM, des agences qui disposent toutes deux d'une présence à Yambio, pour répondre à l'afflux. Les préoccupations immédiates concernent la proximité des installations de réfugiés avec la frontière mais, encore une fois, la détérioration extrême des routes reste le principal obstacle pour transférer les personnes dans des endroits sûrs plus à l'intérieur du pays.