Sri Lanka : de lourds combats causent davantage de déplacement

Les combats continuent dans le nord et l'est du Sri Lanka. Encore plusieurs milliers de civils ont donc fui leurs maisons en quête de sécurité ces derniers jours. La liberté de mouvement est lourdement restreinte dans de nombreuses zones, rendant à la fois difficiles les mouvements des civils et la livraison par l'UNHCR de l'aide dont ils ont tant besoin.

Depuis avril, nous avons enregistré 128 850 personnes nouvellement déplacées au sein du Sri Lanka, incluant plus de 50 000 personnes qui ont fui depuis l'éruption de violence à Muttur et dans les zones environnantes du district de Trincomalee le 3 août. Plus de 6 672 Sri-Lankais sont devenus des réfugiés dans au Tamil Nadu en Inde depuis début 2006.

Ces derniers jours, à cause des stricts couvre-feux au niveau local, les civils du district de Jaffna dans le nord n'ont pas pu voyager sur de longues distances vers des zones en sécurité, mais ont été déplacés sur des petites distances loin de la côte pour échapper aux combats. Cependant, des milliers de familles sont toujours prises au piège dans les îles près de la péninsule de Jaffna et sont privés de la liberté de mouvement.

L'UNHCR, en collaboration avec d'autres agences des Nations Unies, prépare une mission d'évaluation dans le district de Jaffna pour voir exactement quels sont les besoins des populations. Nos bureaux sont prêts à distribuer des kits d'urgence, davantage de jerrycans d'eau, des réservoirs d'eau et des lampes si nécessaire.

Un grand nombre de personnes qui ont pu sortir du district de Jaffna se dirige vers le sud dans le district de Killinochchi, une zone contrôlée par les rebelles du Mouvement des Tigres de libération de l'Eelam Tamoul (LTTE), où les déplacés sont assistés dans les écoles et autres lieux publics. Alors que les combats aériens dans le district de Batticaloa ont empêché l'accès vers de nombreuses zones affectées, l'UNHCR, le CICR et d'autres partenaires ont travaillé étroitement avec les autorités militaires et locales pour sécuriser un passage vers la zone contrôlée par la LTTE dans la région de Vaharai. Ce développement positif tant attendu a permis aux agences vendredi dernier (11 août) de livrer par camion des chargements de nourriture et de médicaments aux civils affectés par les combats. Samedi, d'autres réserves de nourriture et d'eau ont été livrées dans la zone, ainsi que de la toile goudronnée, des articles d'hygiène et des jerrycans fournis par l'UNHCR.

L'accès à Muttur et Eachchilampattu dans le district de Trincomalee est toujours bloqué. Avec nos partenaires, nous sommes très inquiets du bien-être de ceux qui sont toujours pris au piège dans ces zones, dont le nombre est estimé à 15 000.

Parallèlement, une énorme pression pèse sur les ressources à Kantale, une petite ville au sud de Trincomalee qui a reçu nombre de déplacés parmi plus de 50 000 personnes arrivées dans le district. Les autorités locales recherchent de nouveaux sites pour héberger les personnes nouvellement déplacées et décongestionner les abris publics surpeuplés, où les risques sanitaires pour la santé demeurent importants.