Somalie / Yémen : Des milliers de personnes traversent toujours le golfe d'Aden, des dizaines en meurent
Somalie / Yémen : Des milliers de personnes traversent toujours le golfe d'Aden, des dizaines en meurent
Malgré la répression contre les passeurs dans plusieurs parties de la région de Puntland en Somalie, des centaines de Somaliens, d'Ethiopiens et de Soudanais ont toujours recours aux bateaux des trafiquants pour entreprendre un voyage périlleux à travers le golfe d'Aden jusqu'au Yémen - avec encore d'autres décès. Depuis que la saison favorable à la navigation a commencé au début du mois de septembre, le personnel de l'UNHCR basé au Yémen a enregistré l'arrivée de plus de 5 700 personnes dans 56 bateaux. Selon les passagers et les autorités du Yémen, 64 personnes sont mortes durant la traversée et 62 ont disparu.
Les 13 et 14 octobre, huit bateaux qui emmenaient un total de 853 Somaliens et Ethiopiens sont arrivés à Jilaa du Gouvernorat de Shabwa au sud du Yémen. Les passagers d'un bateau ont raconté que cinq Ethiopiens ont été battus par les trafiquants, jetés à la mer et attaqués par les requins sous les yeux de ceux restés sur le bateau. A l'arrivée sur la côte du Yémen, les trafiquants ont obligé 25 Ethiopiens à rester à bord dans l'un des bateaux qui avait un problème de moteur car leur poids était nécessaire pour la bonne flottaison du bateau en vue du voyage de retour en Somalie. Ils n'ont pas été revus depuis.
Sur plus de 5 700 arrivées depuis début septembre, 3 314 Somaliens, 200 Ethiopiens et deux Soudanais ont été transportés au centre de réception de May'fa de l'UNHCR situé près de Bir Ali dans le sud du Yémen. Ils y ont reçu des soins médicaux, la nourriture et l'assistance de l'UNHCR et ses partenaires.
En Somalie, parallèlement, l'UNHCR a commencé hier (jeudi) à interviewer et conseiller les Ethiopiens arrivés à Puntland récemment selon un accord établi en début de semaine avec les autorités locales. Cet accord nous permet d'identifier correctement les demandeurs d'asile potentiels parmi le groupe. Cet accord fait suite à des informations datant de 10 jours auparavant selon lesquelles quelque 1 300 migrants éthiopiens avaient été reconduits à la ville frontière de Gallali, dans le sud-est de l'Ethiopie, après que les autorités de Puntland aient émis un décret le 25 septembre, visant à arrêter les trafics d'êtres humains de la Somalie à travers le golfe d'Aden vers le Yémen.
Nous établissons un centre de transit près de Bossasso sur une parcelle de terrain identifiée par les autorités de Puntland et nous mènerons le processus de sélection là-bas. Notre équipe de six personnes à Bossasso a déjà commencé à mener des entretiens avec un groupe de quelques 600 Ethiopiens qui sont détenus dans une mosquée de Bossasso par les autorités de Puntland. Parmi ce groupe, se trouveraient environ 50 enfants non accompagnés. Nous envoyons un expert à Bossasso pour déterminer leurs besoins et leur statut.
Le processus de contrôle est géré par l'UNHCR, alors que d'autres organisations non gouvernementales internationales et locales nous ont offert également leur assistance, y compris l'aide pour le transport de retour des Ethiopiens. Les autorités de Puntland estiment qu'il y a au moins encore 3 000 Ethiopiens actuellement au Puntland. L'UNHCR va aussi procéder au contrôle de ce groupe.