Recrutement forcé dans les camps de réfugiés au Tchad
Recrutement forcé dans les camps de réfugiés au Tchad
Selon nos informations, le recrutement d'hommes dans les camps de réfugiés à l'est du Tchad se poursuit malgré les précédentes dénonciations de l'UNHCR sur de telles activités et nos appels incessants au gouvernement tchadien pour assurer le maintien du caractère civil des camps de réfugiés.
En mars, quelque 4 700 hommes et garçons ont été contraints ou ont été volontairement recrutés dans les camps de Breidjing et Treguine par des groupes rebelles soudanais. En avril, le camp de Goz Amir aurait été également le théâtre d'activités de recrutement. Ces activités n'ont pas cessé, selon les réfugiés, et l'UNHCR craint que ces recrutements ne se soient étendus vers d'autres sites qui accueillent les réfugiés à l'est du Tchad. L'UNHCR et ses partenaires gèrent une douzaine de camps à l'est du Tchad accueillant quelque 200 000 Soudanais originaires de la région voisine du Darfour.
Les camps de réfugiés doivent être un havre de paix où les réfugiés peuvent au moins trouver protection et sécurité. La militarisation des camps peut les faire devenir une cible, d'un côté comme de l'autre, mettant en danger tous ces réfugiés. Les personnes qui ont fui les horreurs au Darfour ont déjà suffisamment souffert. Il est complètement inacceptable que les camps de réfugiés deviennent des bases de recrutement et que les enfants âgés de moins de 18 ans deviennent des victimes.
Les jeunes réfugiés qui ont réussi à retourner dans les camps ont déclaré avoir été menés vers des bases d'entraînement de fortune le long de la frontière soudano-tchadienne et on leur a enseigné - parmi d'autres choses - comment nettoyer les armes. Ceux qui ont refusé ont été battus, indiquent les réfugiés. On leur a dit qu'après l'entraînement, on les enverrait se battre. Plusieurs centaines de jeunes hommes et garçon des camps de Breidjing et Treguine sont portés absents et on pense qu'ils se trouvent dans ces camps quelque part le long de la frontière soudano-tchadienne. Ceux qui ont tenté de s'échapper et qui sont rentrés dans les camps maintenant ont déclaré avoir peur du retour des groupes rebelles et d'être retrouvés.