RDC : des milliers de personnes originaires du Nord-Kivu sont toujours en Ouganda

Quelque 25 000 à 30 000 réfugiés congolais se trouvent toujours à Bunagana du côté ougandais de la frontière avec la province du Nord-Kivu en proie au conflit, à l'est de la République démocratique du Congo (RDC). La plupart d'entre eux ont fui l'escalade de la violence qui s'est produite la semaine dernière entre l'armée congolaise, les troupes insurgées et les rebelles. Ils restent près de la frontière et ils sont prêts à rentrer dès que la situation s'améliorera. Les autorités ougandaises, craignant une épidémie de choléra en raison du surpeuplement et du manque d'installations sanitaires adéquates, d'eau et de centres de santé, leur ont demandé, lundi, soit de regagner un centre de réception géré par l'UNHCR à Nyakabanda, situé à environ 20 kilomètres à l'intérieur de l'Ouganda, soit de rentrer en République démocratique du Congo.

On dénombre maintenant quelque 1 500 réfugiés dans le centre de réception de Nyakabanda où les équipes de l'UNHCR, avec MSF, ont mis en place des installations d'accueil. Au cours du week-end, nous avons distribué des couvertures, des jerricans et des coupelles en plastique à Nyakabanda. Le PAM a distribué de la nourriture à près de 1 000 personnes. Du personnel de santé ougandais, en coopération avec MSF France, a assuré des consultations médicales dans le centre de réception.

A l'intérieur de la RDC, la situation dans la province du Nord-Kivu est un peu plus calme depuis vendredi dernier. Cela nous a permis d'améliorer notre soutien pour quelque 35 000 personnes déplacées internes le long de la zone de Mugunga, à 15 kilomètres à l'ouest de Goma. Selon nos informations, quelques déplacés de Sake sont rentrés au cours de la journée, principalement pour vérifier l'état de leur maison, au milieu du déploiement des forces de la MONUC pour le maintien de la paix. Toutefois, la plupart des déplacés des districts de Sake et Masisi continue de construire des abris de fortune dans la zone de Mugunga, en attendant des informations sur la situation sécuritaire.

Vendredi dernier, nous avons ouvert le camp de Bulengo pour les déplacés conjointement avec l'UNICEF et les ONG partenaires. Au cours du week-end, des centaines de déplacés ont quitté les abris de fortune, les sites surpeuplés et un complexe scolaire voisin pour aller dans le nouveau camp. Deux employés de l'UNHCR chargés de la planification des sites sont arrivés à Goma vendredi dernier et délimitent les parcelles, les zones de cuisine collective et les emplacements pour les latrines et les douches dans le nouveau camp de Bulengo près de Mugunga. Le nouveau site dispose d'une capacité d'accueil de près de 25 000 personnes, selon les standards humanitaires minimum. Des centaines de familles ont déjà commencé à bâtir des abris. Nous prévoyons de transférer les femmes enceintes et les enfants par camion depuis les camps de fortune vers le nouveau site.

Nous demeurons préoccupés quant à l'accès limité à d'autres régions dans les districts de Masisi et de Rutshuru en raison d'une situation sécuritaire tendue. Nous craignons d'avoir identifié seulement un petit groupe parmi les personnes récemment déplacées internes dans le Nord-Kivu et que d'autres sites soient inaccessibles à l'assistance humanitaire. Selon des estimations, depuis décembre 2006, le nombre des nouveaux déplacés dans le Nord-Kivu a dépassé 220 000 personnes et ce chiffre continue à augmenter. Au total, on compte plus de 640 000 personnes déplacées internes dans cette province située à l'est de la RDC.