Préoccupation croissante du HCR pour les Kurdes iraniens bloqués à la frontière entre l'Iraq et la Jordanie
Préoccupation croissante du HCR pour les Kurdes iraniens bloqués à la frontière entre l'Iraq et la Jordanie
L'UNHCR est extrêmement préoccupé par la santé et les conditions de vie d'un groupe de 200 Kurdes iraniens, bloqués depuis début 2005 dans le no man's land à la frontière entre l'Irak et la Jordanie. Les Kurdes, mécontents de leur situation à la frontière et demandant une réinstallation vers un pays tiers, ont récemment haussé le ton, tenant des manifestations régulières pour exprimer leur insatisfaction face à cette situation.
Durant les deux dernières semaines, trois réfugiés ont entamé des grèves de la faim et leur santé s'est sérieusement dégradée. Alors que l'UNHCR a fait tout son possible pour faire parvenir de l'aide et des soins médicaux, les réfugiés ont refusé catégoriquement cette aide, mettant en grave danger la vie du plus vulnérable d'entre eux.
Les réfugiés se sont également déplacés vers la partie jordanienne de ce no man's land, ce qui a provoqué la colère des gardes-frontière jordaniens. Les Jordaniens ont toujours indiqué clairement aux réfugiés de ne pas passer du côté jordanien. La semaine dernière, les Jordaniens ont été contraints de déplacer les lieux de manifestation des Kurdes, à la consternation des manifestants.
Les Kurdes iraniens sont arrivés dans ce no man's land début 2005. Ils avaient passé plus de 25 ans dans le camp de réfugiés de Al-Tash au centre de l'Iraq, après avoir fui la révolution islamique iranienne. Le groupe a quitté Al-Tash pour la frontière lorsque la situation sécuritaire autour de Ramadi s'est sérieusement dégradée début 2005. L'entrée sur le territoire jordanien leur a été refusée. Depuis 2005, le groupe fait pression sur l'UNHCR pour leur permettre d'entrer en Jordanie et d'être réinstallés dans un pays tiers, à cause de l'insécurité en Iraq.
L'UNHCR a tenté de trouver une solution, mais ne peut contraindre les autorités jordaniennes à leur permettre l'accès dans leur territoire. La réinstallation n'est malheureusement pas une possibilité que l'UNHCR peut assurer par son seul fait. Elle est basée sur un besoin prouvé en l'absence de solution dans un pays d'asile et est accordée à la discrétion des pays de réinstallation qui disposent de quotas limités pour accueillir des réfugiés.
Depuis 2005, l'UNHCR a offert à ce groupe une intégration locale dans les installations de Kawa au nord de l'Iraq. Quelque 1 300 Kurdes iraniens vivent actuellement à Kawa grâce à l'aide de l'UNHCR, recevant de la nourriture et des soins médicaux ainsi que l'éducation et d'autres services. Des maisons sont bâties sur ce site et le Gouvernorat de Erbil a permis l'intégration locale de ce groupe. En tout, plus de 10 000 Kurdes iraniens enregistrés par l'UNHCR vivent au nord de l'Iraq, où leur intégration locale se poursuit dans une relative sécurité.
L'UNHCR encourage toujours le groupe de 200 Kurdes iraniens se trouvant à la frontière entre l'Iraq et la Jordanie de se rendre à Kawa également, mais ils demeurent inflexibles dans leur refus d'aller au nord de l'Iraq et continuent de faire pression pour leur réinstallation.