Palestiniens en Iraq : Le HCR est préoccupé par la recrudescence récente de meurtres, d'enlèvements et de menaces
Palestiniens en Iraq : Le HCR est préoccupé par la recrudescence récente de meurtres, d'enlèvements et de menaces
L'UNHCR est alarmé par la recrudescence des massacres, des enlèvements et des menaces à Bagdad qui ont entraîné la colère, la panique et les craintes parmi la communauté des réfugiés palestiniens en Iraq. Des centaines d'entre eux ont fui vers les zones frontalières.
Au cours des deux dernières semaines et selon les informations reçues par le personnel de l'UNHCR sur place, des assaillants inconnus ont tué au moins six Palestiniens dans la capitale iraquienne. Dimanche dernier, près de 20 assaillants armés ont pénétré dans une maison à Bagdad et ont traîné un homme palestinien dans le jardin avant de l'abattre devant sa famille. Dans un cas précédent, un autre Palestinien a été retrouvé mort peu de temps après son enlèvement le 15 mai. Un communiqué a été publié selon lequel les Palestiniens devraient quitter l'Iraq dans les 10 jours ou le cas échéant « subir le sort réservé aux criminels dans d'autres régions ». Ce message anonyme indique aux Palestiniens « vous êtes prévenus » et « vous serez traités sans pitié ».
Ces meurtres et ces enlèvements récents ont alimenté la peur, la panique et la colère grandissantes parmi les Palestiniens. Depuis février, Bagdad est le théâtre de meurtres, d'intimidations et d'enlèvements de Palestiniens. La situation s'était un peu calmée fin avril lorsque le leader des Iraquiens chiites, le Grand Ayatollah Ali al-Sistani, a énoncé un décret interdisant les attaques envers les Palestiniens. La police a alors mis en place des patrouilles dans les zones essentiellement peuplées par des Palestiniens. Mais apparemment, l'accalmie n'a été que temporaire. Des centaines de Palestiniens ont fui la capitale ces dernières semaines en direction de la frontière entre l'Iraq et la Syrie dans l'espoir de trouver la sécurité de l'autre côté de la frontière. Début mai, la Syrie a autorisé 287 Palestiniens à entrer sur son territoire qui s'étaient vus refuser l'entrée en Jordanie.
L'UNHCR a tenté de négocier l'entrée d'autres Palestiniens qui vivent dans la peur, mais le gouvernement syrien lui a répondu qu'il n'accepterait pas de nouveaux arrivants. Au total, 212 Palestiniens, parmi lesquels des enfants et des femmes enceintes, ont fui Bagdad depuis le 10 mai et sont bloqués à la frontière entre l'Iraq et la Syrie. L'UNHCR et le Croissant Rouge syrien fournissent de la nourriture, des articles de base et des soins médicaux pour ce groupe de personnes qui refuse de retourner à Bagdad.
Pendant ce temps, l'UNHCR a aussi reçu des informations selon lesquelles des membres de la communauté palestinienne en Iraq n'auraient pas pu renouveler leur permis de résidence depuis le 28 mars 2006, ce qui entrave sérieusement leur liberté de mouvement et leur sécurité.
L'Iraq accueille plus de 24 000 Palestiniens enregistrés. Certains ont fui vers l'Iraq, quittant leurs maisons situées dans le nouvel Etat d'Israël créé en 1948. D'autres sont nés dans le pays. Quelques Palestiniens ont reçu un traitement préférentiel sous le régime de l'ancien président Saddam Hussein et ont soutenu son invasion au Koweït en 1990. Mais ils sont devenus des cibles depuis la chute de Saddam en 2003.