Nouvelles recommandations du HCR sur le rapatriement des Irakiens
Nouvelles recommandations du HCR sur le rapatriement des Irakiens
L'UNHCR vient de publier ses dernières recommandations concernant le retour des irakiens dans leur pays. Ces informations sont publiées régulièrement par l'UNHCR pour fournir aux gouvernements les recommandations et les conduites à tenir pour des populations et des pays spécifiques.
Ces dernières recommandations sont disponsibles sur le site de l'UNHCR. Il est à noter que la sécurité dans la majeure partie du pays n'a connu aucune amélioration et s'est même détériorée dans beaucoup d'endroits, comparée à la même période il y a un an. L'UNHCR est inquiet du fait que certains Etats puissent considérer le retrait de la protection offerte généralement aux demandeurs d'asile originaires d'Irak et que les taux de reconnaissance dans certains pays d'accueil soient extrêmement bas.
Ces recommandations montrent que, malgré les élections de janvier 2005 en Irak, les autorités ne sont pas capables d'assurer la protection de leurs concitoyens contre les violences et notamment celles qui visent les civils dans le sud et le centre de l'Irak, pas plus qu'elles ne peuvent garantir l'accès aux besoins basiques nécessaires pour une vie stable et en toute sécurité. Par ailleurs, il est à signaler que des retours prématurés pourraient provoquer des tensions plus graves entre les résidents et les rapatriés et par là-même provoquer une plus grande insécurité.
D'autre part, l'UNHCR encourage les gouvernements à reporter l'introduction de mesures qui pourraient conduire ou induire des retours volontaires pour des personnes originaires du sud ou du centre de l'Irak. Les conditions de sécurité et les capacités d'absorption pour un retour durable devraient être mises en place avant les gens ne reviennent. De la même façon pour les demandeurs d'asile qui n'ont pas été reconnus comme réfugié, certaine forme de protection en accord avec les principes internationaux des droits de l'homme doivent leur être proposés.
Les pays d'asile sont vivement encouragés à poursuivre les processus de détermination du statut de réfugiés pour les individus vulnérables, particulièrement ceux qui ont de graves problèmes de protection. Les demandeurs d'asile irakiens ne devraient pas se voir rejetés simplement parce qu'ils pourraient avoir la possibilité de rentrer quelque part en Irak. La relocalisation ailleurs dans le pays peut s'avérer extrêmement risquée à cause des problèmes de sécurité dans de nombreuses régions d'Irak. La protection nationale ainsi que les services et facilités de base (particulièrement l'hébergement) n'existent pas dans beaucoup d'endroits, notamment pour ceux qui se retrouvent sans aucune famille ou sans attache familiale.
L'UNHCR a également revu sa position quant aux retours possibles dans les trois gouvernorats du nord (Suleymaniah, Dohuk et Erbil) où des actes de violence sont relativement moins fréquents que dans le reste du pays et où un certain niveau de stabilité politique, malgré une économie et une sécurité fragiles, a pu être atteint. Les retours volontaires d'irakiens originaires de ces trois gouvernorats du nord sont estimés faisables, à condition que les rapatriés aient des liens familiaux ou communautaires suffisamment forts pour pouvoir assurer leur protection, hébergement et d'autres services de base.
Selon des estimations, entre 2003 et 2005, plus de 253 000 personnes sont rentrées en Irak, pour la plupart d'entre eux spontanément. Par ailleurs, 23 074 Irakiens ont choisi de rentrer volontairement chez eux depuis l'Iran, l'Arabie Saoudite, le Liban, la Jordanie et d'autres pays, assistés par l'UNHCR.