Mission du Haut Commissaire en Ouganda et en Tanzanie

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres commence lundi une mission, d'une durée de huit jours, en Ouganda et en Tanzanie pour se rendre compte de la mise en oeuvre dans ces deux pays de nos programmes pour les réfugiés, pour les rapatriés et pour les personnes déplacées internes.

Durant la partie tanzanienne de sa mission, le Haut Commissaire inaugurera un programme de deux ans pour mettre fin à l'une des situations de réfugiés prolongées les plus anciennes dans le monde - l'exil de quelque 218 000 Burundais qui ont fui leur pays en 1972. Ce programme sera l'un des plus importants programmes menés sur le continent africain cette année.

Après plus de 35 ans, une percée est survenue l'an passé, quand le Gouvernement tanzanien a fait part de son intention de fermer les « anciennes zones d'installation » où sont hébergés des réfugiés burundais depuis 1972. Les Gouvernements de la Tanzanie et du Burundi ont exprimé le souhait de trouver des solutions durables pour ces réfugiés. Les deux gouvernements et l'UNHCR ont créé un groupe de travail, afin de développer une stratégie permettant de solutionner cette situation de réfugiés prolongée.

Le Haut Commissaire va lancer le premier rapatriement par train pour les « Burundais arrivés en 1972 » depuis le site de Katumba vers le district de Rukwa le 9 mars. Environ 20 pour cent des Burundais arrivés en 1972 - soit 46 000 sur les 218 000 réfugiés habitant dans les sites d'Ulyankulu, Katumba et Mishamo - ont exprimé leur souhait de rentrer au Burundi. D'autres ont choisi de rester en Tanzanie. Les réfugiés qui choisissent de rester pourront s'enregistrer pour une possible naturalisation en Tanzanie. Environ 76 000 réfugiés âgés de plus de 18 ans devraient demander la nationalité tanzanienne.

En plus des 218 000 réfugiés burundais arrivés en 1972, la Tanzanie abrite 113 000 réfugiés burundais, ainsi que 96 000 réfugiés originaires de la République démocratique du Congo voisine.

En Ouganda, durant la première partie de sa mission, António Guterres se rendra au centre de transit de Mulanda qui accueille quelque 1 600 Kényans, sur un total de près de 12 000 présents dans le pays, qui ont fui les violences post-électorales survenues dans leur pays. Il rencontrera ensuite des personnes déplacées internes qui sont rentrées chez elles, dans le district de Pader, au nord de l'Ouganda. Plus de 950 000 déplacés ougandais sont rentrés ou préparent leur retour, depuis le début des mouvements en 2006.

António Guterres prévoit aussi de se rendre à Arua, où il se rendra compte du rapatriement de réfugiés sud-soudanais. Depuis le début des rapatriements volontaires gérés par l'UNHCR en mai 2006, près de 35 000 Soudanais sont rentrés chez eux depuis l'Ouganda.

Durant sa visite en Ouganda, le Haut Commissaire sera rejoint par le ministre luxembourgeois de la Coopération et de l'Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz. Le Luxembourg est de loin le principal donateur de l'UNHCR per capita, ce pays ayant contribué 25 dollars par habitant en 2006 et en 2007.