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Mission du Haut Commissaire au Tchad cette semaine

Points de presse

Mission du Haut Commissaire au Tchad cette semaine

19 Décembre 2006 Egalement disponible ici :

Le Haut Commissaire António Guterres part demain pour une mission de deux jours au Tchad, un pays s'efforçant de faire face à la présence de 370 000 réfugiés et de personnes déplacées internes au milieu de l'insécurité grandissante qui a traversé la frontière depuis la région soudanaise du Darfour.

A N'Djamena jeudi, Mr Guterres devrait rencontrer les autorités tchadiennes, notamment le Président, pour évoquer la terrible situation humanitaire à laquelle font face quelque 232 000 réfugiés du Darfour et 90 000 Tchadiens déplacés dans la région isolée de l'est du Tchad, ainsi que 48 000 autres réfugiés centrafricains dans le sud. Il aura également des discussions avec plusieurs représentants du corps diplomatique à N'Djamena.

Vendredi, il se rendra dans l'est du pays pour rencontrer les réfugiés du Darfour, les Tchadiens récemment déplacés, les personnels de l'UNHCR et les autres travailleurs humanitaires qui tentent de faire face à l'une des crises humanitaires parmi les plus urgentes et les plus difficiles au monde.

Au cours des trois dernières années, l'UNHCR a établi une douzaine de camps de réfugiés isolés pour des centaines de milliers de personnes du Darfour, établis sur une bande de 600 kilomètres de long dans l'est du Tchad près de la frontière avec le Soudan. Depuis le début, cette tâche a été extrêmement difficile à cause de la désolation de la région, le manque de ressources et l'absence d'infrastructures, et les déplacements en cours depuis le Darfour. Mais maintenant, nous devons également faire face à la perspective d'une insécurité croissante à l'intérieur même de l'est du Tchad car le conflit du Darfour menace de déstabiliser toute la région.

Au cours des 12 derniers mois, 90 000 Tchadiens se sont retrouvés déplacés par des groupes armés qui sillonnent la région à cheval ou à dos de chameaux utilisant la même tactique que les janjawid de l'autre côté de la frontière au Darfour. Vendredi et samedi, lors du dernier épisode de cette lutte interethnique qui n'a cessé de progresser en intensité depuis novembre, des attaques ont eu lieu sur des villages dans la région de Koukou Angarana dans le sud-est du Tchad près du camp de réfugiés de Goz Amer tuant 30 personnes, incluant des villageois, des réfugiés et des personnes déjà déplacées par des combats précédents. Quelque 30 autres personnes ont été blessées. Les forces gouvernementales ont contré cette attaque lors de violents combats autour du village d'Habile, qui est aussi le site d'un camp de fortune établi par des Tchadiens déplacés. Au total, 22 villageois et Tchadiens déplacés internes ont été tués dans les combats à Habile samedi et 93 maisons ont été brûlées.

Les autorités tchadiennes disent qu'elles resteront pour assurer la sécurité dans la région. Avec des attaques aussi proches du camp de réfugiés de Goz Amer, qui accueille plus de 18 000 personnes, les réfugiés sont bien évidemment très tendus et inquiets pour leur sécurité. Ils ont peur d'aller travailler dans leurs champs. Nous disposons d'informations selon lesquelles 5 000 déplacés internes tchadiens sur les 9 000 hébergés sur le site d'Habile qui, craignant pour leur sécurité, se déplacent vers le village de Koukou Angarana bien que la situation y soit aussi tendue. Quelque 50 travailleurs humanitaires dans la région ont été temporairement redéployés vers Goz Beida jusqu'à ce que la situation se calme.

Plus de 70 villages ont été attaqués, brûlés et pillés depuis début novembre. Fin novembre, l'UNHCR a perdu plus d'un million de dollar de matériel de secours volé dans son principal entrepôt à Abéché après les violences qui ont eu lieu entre les forces gouvernementales et rebelles.

La situation sécuritaire est très instable et se détériore encore, ce qui a contraint l'UNHCR à ne travailler qu'avec un groupe très réduit d'employés dans six des 12 camps de réfugiés dans l'est depuis fin novembre, ce qui constitue une préoccupation majeure pour le Haut Commissaire. Pendant sa mission, il soulignera la fragilité de l'acheminement de l'aide humanitaire de survie dans l'est du Tchad et recherchera des solutions pour l'améliorer et protéger les centaines de milliers de victimes de la violence dans la région.

Par ailleurs, une mission conjointe comptant des employés de l'UNHCR, des membres du Gouvernement tchadien et du PAM est rentrée hier lundi après une mission technique de cinq jours dans la région de Kanem et Bet au Tchad pour évaluer d'autres sites sur lesquels pourront être établis d'autres camps de réfugiés proposés plus tôt ce mois-ci par le Gouvernement. Les localisations proposées pour les nouveaux sites sont à quelque 500 kilomètres de N'Djamena et à 500 kilomètres de la frontière à l'est avec le Soudan. La mission a visité une douzaine de sites autour de Moussoro, Salal, Kouba-Oulanga et Koro-Toro. Le résultat de leur évaluation devrait être connu dans les prochains jours.