Le HCR recherche 2,7 milliards de dollars pour la plus importante crise de réfugiés en Afrique : le Soudan du Sud

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et des ONG partenaires lancent aujourd'hui un appel de 2,7 milliards de dollars pour répondre aux besoins humanitaires vitaux des réfugiés sud-soudanais pour 2019 et 2020.

Cinq ans après le début d'une guerre civile brutale, plus de 2,2 millions de réfugiés sud-soudanais ont cherché refuge dans six pays voisins : l’Ouganda, le Soudan, l’Éthiopie, le Kenya, la République démocratique du Congo (RDC) et la République centrafricaine (RCA). On compte par ailleurs 1,9 million de personnes toujours déplacées à l'intérieur du Soudan du Sud.

Le HCR se félicite de la diminution relative de la violence dans certaines régions du pays depuis la signature de l'accord de paix revitalisé en septembre 2018 et appelle toutes les parties à continuer de respecter et de mettre en œuvre cet accord. Toutefois, étant donné les violations précédentes des initiatives pour la paix, le HCR ne considère pas encore que l'environnement actuel au Soudan du Sud soit propice au retour des réfugiés en toute sécurité.

Au regard des pressions énormes qui s'exercent particulièrement sur les ressources limitées des pays d'asile, nous nous félicitons également de la générosité dont continuent de faire preuve les pays d'accueil pour maintenir l'ouverture des frontières aux réfugiés sud-soudanais en quête de sécurité. En raison de l'ampleur des déplacements, les niveaux de financement ont été largement dépassés par l'augmentation des besoins. Il est urgent d'accroître considérablement l'aide et la solidarité internationales en faveur des réfugiés sud-soudanais.

Les établissements scolaires manquent d'enseignants, de salles de classe et de matériel pédagogique, ce qui prive d’école la moitié des enfants réfugiés sud-soudanais. Les dispensaires manquent de médecins, d'infirmières et de médicaments. Le faible niveau de financement a entraîné une réduction des rations alimentaires en Éthiopie. Au Soudan, certains réfugiés et leurs communautés d'accueil doivent survivre avec seulement cinq litres d'eau par personne et par jour, ce qui est inévitablement source de tensions. D’un point de vue économique, les opportunités de développer leurs propres sources de revenus restent limitées pour les réfugiés.

L'une des principales priorités du HCR est la promotion de programmes de cohésion sociale parmi les réfugiés et leurs hôtes, pour que les deux communautés continuent à vivre ensemble de manière pacifique et harmonieuse. Dans toute situation de réfugiés, il est vital que les deux communautés soient aidées.

La violence sexuelle et sexiste ainsi que les activités de protection de l'enfance demeurent des préoccupations majeures, puisque 83 pour cent des réfugiés sont des femmes et des enfants. De nombreuses femmes ont signalé des viols et d'autres formes de violence sexuelle et sexiste, ainsi que le meurtre de leur mari et l'enlèvement d'enfants durant leur fuite.

Dans de nombreux cas, les enfants ont eux aussi subi des violences et des traumatismes extrêmes, y compris la mort de l'un de leurs parents ou des deux. Bon nombre de ces enfants sont chargés de subvenir aux besoins essentiels de leurs frères et sœurs plus jeunes. Des milliers d’enfants ont été enrôlés de force en tant qu’enfants soldats par des groupes armés.

En 2018, le HCR et ses partenaires n'ont reçu que 38 pour cent des 1,4 milliard de dollars demandés pour aider les réfugiés sud-soudanais.

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