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Le HCR est scandalisé par l'attaque contre un camp de déplacés au Cameroun, au moins 18 personnes tuées

Points de presse

Le HCR est scandalisé par l'attaque contre un camp de déplacés au Cameroun, au moins 18 personnes tuées

4 Août 2020 Egalement disponible ici :
Des réfugiés nigérians ont trouvé abri dans la ville de Goura au Cameroun, après avoir fui les violences. Photo d'archives, février 2019.

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, condamne fermement une attaque délibérée et brutale contre un site accueillant 800 personnes déplacées internes près du village de Nguetchewe, dans la région de l'Extrême-Nord au Cameroun.

Au moins 18 personnes ont été tuées et 11 autres blessées lors de cet incident survenu à l’aube dimanche 2 août, lorsque des assaillants ont lancé un engin explosif, peut-être une grenade, dans l’installation de fortune alors que les résidents dormaient.

Certains des blessés ont été évacués vers l'hôpital du district de Mokolo, à une heure de route de Nguetchewe. 

Quelque 1500 personnes, dont des habitants terrifiés du site d'accueil, ont fui vers la ville voisine de Mozogo en quête de sécurité.

Le HCR déploie une équipe d'urgence pour évaluer la situation et les besoins en matière de protection et de santé pour les personnes touchées.

Les communautés locales de cette région défavorisée sont souvent les premières à répondre aux besoins des personnes qui fuient l'insécurité et la violence croissantes dans la région qui couvre le lac Tchad et le nord-est du Nigéria. Elles sont parfois apparentées et partagent avec elles le peu de ressources dont elles disposent.

Dans un contexte d'insécurité croissante, le HCR prévoit qu'une protection communautaire renforcée, des abris, de l'eau et des installations sanitaires seront nécessaires alors que le pays lutte contre la pandémie de Covid-19.

Le HCR appelle tous les acteurs à respecter le caractère civil et humanitaire des camps de déplacés internes, et à répondre rapidement aux besoins urgents des personnes qui ont fui la violence et subi de multiples déplacements.

Cette attaque fait suite à une augmentation significative des incidents violents dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun en juillet, y compris des pillages et des enlèvements commis par Boko Haram et d'autres groupes armés actifs dans la région.  La région de l'Extrême-Nord, située entre les États nigérians de Borno et d'Adamawa et le lac Tchad, accueille actuellement 321 886 déplacés internes camerounais et 115 000 réfugiés nigérians.

Cet incident est également un triste rappel de l'intensité et de la brutalité de la violence dans la région du bassin du lac Tchad au sens large, qui a déjà forcé plus de trois millions de personnes à fuir : 2,7 millions de personnes sont déplacées internes dans le nord-est du Nigéria, au Cameroun, au Tchad et au Niger, tandis que 292 682 réfugiés nigérians ont fui vers les pays voisins.

Depuis janvier 2020, le Cameroun a enregistré 87 attaques commises par Boko Haram au nord, dans la région frontalière avec le Nigéria. Vingt-deux d'entre elles ont eu lieu dans le seul district nord du Mozogo.

Les violences de Boko Haram ont coûté la vie à 30 000 personnes et en ont déplacé environ deux millions d’autres au Nigéria, au Cameroun, au Niger et au Tchad.

 

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