Le HCR est préoccupé par le sort des réfugiés palestiniens en Iraq
Le HCR est préoccupé par le sort des réfugiés palestiniens en Iraq
L'UNHCR est profondément inquiet quant à la situation des réfugiés palestiniens en Iraq, ainsi que ceux qui ont fui les persécutions et la violence à Bagdad et se retrouvent maintenant à la frontière entre l'Iraq et la Syrie ainsi que dans des camps en Jordanie et en Syrie.
La situation sécuritaire des réfugiés palestiniens en Iraq s'est détériorée - particulièrement depuis les bombardements de Samarra en février dernier - et un nombre croissant d'entre eux ont fui ou essaient de quitter le pays. Les Palestiniens d'Iraq manquent de protection, il leur est difficile d'obtenir des papiers d'identité. Ils sont la cible de harcèlement, de menaces, de rapt ou d'assassinat. En septembre dernier, des hommes armés à Bagdad ont porté des lettres de menace de mort à plusieurs Palestiniens. Des menaces similaires avaient eu lieu début 2006 et avaient créé la panique parmi les Palestiniens, dont beaucoup ont essayé de fuir.
Bien que l'UNHCR ait demandé l'assistance du gouvernement iraquien et des forces multinationales pour leur fournir une meilleure protection, cela a produit peu de résultats.
En 2003, l'UNHCR en a enregistré 23 000 sur un nombre d'environ 34 000 Palestiniens en Iraq. Nous pensons qu'environ 20 000 d'entre eux demeurent toujours dans le pays.
Nous sommes également très inquiets des conditions humanitaires déplorables auxquelles doivent faire face quelque 330 Palestiniens qui ont essayé de fuir l'Iraq et qui se sont trouvés bloqués depuis plus de 4 mois au poste de frontière de Al-Tanf avec la Syrie. L'hiver arrive et aucune solution n'est en vue pour ces hommes, ces femmes et ces enfants. Les pluies à venir pourraient inonder les tentes où vivent quelque 250 personnes appartenant à ce groupe. 75 autres personnes, arrivées plus tard, vivent dans des conditions inacceptables dans un bâtiment en ruines situé à proximité.
Les tensions à la frontière augmentent. Le groupe ne se sent pas en sécurité, faisant état de visites régulières des forces de sécurité iraquiennes. Les équipements médicaux et les installations sanitaires sont insuffisants. Un bébé prématuré né récemment est mort à l'hôpital et le père de l'enfant n'a pas été autorisé à quitter la zone frontalière pour assister à l'enterrement. Deux semaines plus tard, un adolescent âgé de 14 ans a été tué par un camion alors qu'il essayait d'obtenir de l'eau. Les tensions augmentent, particulièrement car aucune solution ne se dessine. Malgré les efforts de l'UNHCR en Syrie pour obtenir l'entrée de ces Palestiniens, le Gouvernement syrien a fait savoir qu'il ne les admettrait pas.
En Syrie, pendant ce temps, la situation de plus de 300 Palestiniens qui avaient été admis en mai et qui sont maintenant dans le camp de réfugiés de El Hol est de plus en plus inquiétante. Ils avaient été auparavant bloqués à la frontière iraquo-syrienne plus de deux mois avant d'être admis à entrer en Syrie. Actuellement, ils n'ont qu'un statut temporaire, qui limite leur liberté de mouvement et ne leur donne aucune indication claire quant à leur avenir. L'UNHCR leur fournit des soins humanitaires en coopération avec les autorités syriennes et l'UNRWA.
En Jordanie, 150 Palestiniens dans le camp de Ruwayshed - certains y sont présents depuis 2003 - devront faire face à un autre hiver rude dans un désert infesté de scorpions car, jusqu'à présent, tous les efforts entrepris pour trouver des solutions ont échoué. Depuis des années, la Jordanie a offert un refuge à de nombreux Palestiniens, notamment après la chute du gouvernement iraquien en 2003 lorsque 386 Palestiniens qui avaient des proches en Jordanie ont été admis. Mais plus récemment, la Jordanie a refusé l'entrée d'autres Palestiniens, soulignant la nécessité pour les autres pays de la région de partager le fardeau. La réinstallation pourrait être une solution pour environ 50 Palestiniens présents au camp de Ruwayshed, mais cela pourrait prendre au moins un an.
Le soutien et la bonne volonté de la communauté internationale sont nécessaires pour trouver des solutions pour les Palestiniens d'Iraq. L'UNHCR a essayé plusieurs possibilités sans aucun résultat, notamment l'admission en Jordanie ; le retour dans les Territoires palestiniens avec l'autorisation d'Israël ; la réinstallation dans d'autres pays arabes ou hors de la région. Parallèlement nous continuons de plaider pour une meilleure protection de la communauté palestinienne à l'intérieur même de l'Iraq.
Compte tenu des circonstances actuelles, le retour à l'intérieur de l'Iraq n'est pas une option tant que la sécurité n'est pas restaurée.