Le HCR affiche un optimisme prudent sur le cessez-le-feu au Yémen
Le HCR affiche un optimisme prudent sur le cessez-le-feu au Yémen
Le HCR est encouragé par le premier cessez-le-feu, qui reste observé à ce jour, entre les troupes yéménites et le mouvement Al Houti au nord du Yémen depuis août 2009, lorsqu'un conflit vieux de six ans a été rallumé. Le cessez-le-feu a pris effet mardi soir 11 février et la première phase de mise en oeuvre a commencé. Plusieurs tentatives avaient auparavant échoué. Plus de sept mois de combats violents dans la province de Sa'ada ont fait doubler la population déplacée au Yémen, portant à 250 000 le nombre de personnes déplacées.
Avec l'équipe des Nations Unies au Yémen, le HCR renouvelle son appel pour accéder à la province de Sa'ada, ce qui permettra aux agences humanitaires d'acheminer auprès de la population civile une aide dont le besoin se fait tant ressentir. Des réunions de coordination ont commencé à cet effet.
Les personnes déplacées et celles qui ont été prises au piège dans les combats ont besoin d'un soutien urgent et massif. Malgré les efforts humanitaires en cours, les déplacés - pourvoyant eux-mêmes à leurs besoins ou vivant au sein de communautés hôtes - épuisent rapidement leurs ressources restantes. Les personnes ayant fui Sa'ada nous expliquent que nombre d'entre elles sont forcées de vendre des possessions qui leur sont chères pour couvrir leurs besoins élémentaires.
Parallèlement, trois camps de déplacés à Al-Mazrak dans la province de Hajjah continuent à croître et accueillent désormais plus de 27 000 personnes. Nous continuons à accueillir de nouveaux déplacés internes au camp d'Al-Mazrak 3, qui reçoit également des personnes transférées depuis le site surpeuplé d'Al-Mazrak 1. Alors que les camps offrent un abri sûr et des services élémentaires, de nombreux déplacés internes continuent à attendre, dans des sites de fortune situés le long de la route, à être enregistrés pour recevoir des tentes dans l'un des camps.
Le HCR au Yémen se prépare à évoluer au niveau de ses opérations. En effet, de nombreux déplacés internes, qui s'informent sur le cessez-le-feu, expriment leur souhait de rentrer chez eux dans le nord du pays. Dans le cadre de la réponse globale des Nations Unies, nous travaillons sur des projets de retour sûr et librement consenti pour les déplacés internes. Ces projets seront discutés avec les autorités dans les prochains jours si la situation de sécurité s'avère durable. Pour la première étape avant que ces projets ne voient le jour, nous espérons qu'une mission conjointe menée par des membres du gouvernement et des Nations Unies pourra se rendre dans la province de Sa'ada dès que possible. La mission évaluerait la situation et les besoins humanitaires immédiats.
Nous sommes tout spécialement préoccupés par la sécurité de ces déplacés internes qui pourraient décider de rentrer par leurs propres moyens dans certaines régions de la province de Sa'ada. Celles-ci ont été le théâtre de lourds combats et des mines et des munitions non explosées y ont été disposées, ce qui pose un risque sérieux. Le HCR lance une mise en garde pour éviter de nouvelles pertes de civils inutiles. L'élimination des mines et des munitions non explosées est une priorité avant de démarrer un retour massif. Le HCR se tient prêt à apporter son concours pour la procédure de retour.
Cependant, nous sommes confrontés à une grave crise de financement au Yémen et nous pourrions être forcés à réduire nos opérations au bénéfice des réfugiés et des personnes déplacées internes dans ce pays, si nous ne recevions pas très rapidement de nouvelles contributions.
La part du HCR dans l'appel consolidé 2010 des Nations Unies pour le Yémen s'élève à 39 millions de dollars. A ce jour, nous avons reçu moins de trois pour cent des fonds nécessaires. Cette faible réponse des pays donateurs est alarmante. Les déplacés et les réfugiés yéménites ont un besoin urgent d'assistance internationale et nous espérons tout spécialement que les pays de la région agiront dans l'esprit de solidarité qui leur est habituel.