La situation des Palestiniens à la frontière entre l'Iraq et la Syrie continue à se détériorer
La situation des Palestiniens à la frontière entre l'Iraq et la Syrie continue à se détériorer
La situation de plus de 2 700 Palestiniens - bloqués dans deux camps à la frontière entre l'Iraq et la Syrie et vivant dans des conditions inhumaines - continue de se dégrader. Depuis près de deux ans, l'UNHCR n'a cessé d'appeler à des solutions humanitaires urgentes pour ce groupe et à son transfert ailleurs - même temporairement - de préférence dans la région des pays arabes. En 2006, le Canada a accepté 64 Palestiniens d'Iraq, tandis que le Brésil en recevait 107. Plus récemment, le Chili, un pays pourtant précédemment pourvoyeur de réfugiés, a proposé la réinstallation pour un premier groupe de 117 Palestiniens d'Iraq. Ils devraient partir début avril. Le Soudan a aussi proposé la réinstallation pour 2 000 Palestiniens d'Iraq. L'UNHCR, avec des représentants palestiniens, finalise un plan d'opération qui permettra la mise en oeuvre de ces décisions. L'UNHCR apprécie toutes ces réponses et espère que tous les Palestiniens pourront quitter au plus vite les conditions de vie difficiles des camps. Leur transfert ne devrait en aucun cas porter atteinte à leur droit de rentrer à tout moment, si toutefois une alternative de retour se présentait.
Cette solution ne permettra cependant pas d'aider tous les Palestiniens présents dans les camps, où la situation sanitaire s'est profondément détériorée, en l'absence de soins de santé appropriés ou d'alternatives viables. Au cours des 14 derniers mois, 12 réfugiés sont morts dans ces camps. Un homme, âgé de 25 ans, est décédé il y a deux semaines dans le camp de réfugiés d'Al Waleed, probablement d'une intoxication alimentaire. Le dossier de candidature de sa famille pour une réinstallation urgente avait été soumis pour raisons médicales, en juillet 2007.
Les décès soulignent le besoin urgent de trouver des solutions humaines et une assistance médicale appropriée pour cette population démunie. En 2007, 19 cas médicaux ont quitté l'Iraq pour être réinstallés en Norvège, en Suède, au Danemark et en Nouvelle-Zélande. Sept de ces cas sont des familles palestiniennes. L'UNHCR apprécie tous les efforts mis en oeuvre par des pays tiers pour aider à la réinstallation d'urgence de tels cas et rappelle aux gouvernements que ces cas graves nécessitent une aide d'urgence, la plupart d'entre eux ayant vécu sans attention particulière depuis trop longtemps.
Dans le camp d'Al Waleed, les travailleurs médicaux palestiniens - qui sont en contact au quotidien avec les patients - ont identifié plusieurs personnes atteintes de maladies graves, comme le diabète, le cancer, des malformations de naissance, des infections rénales et d'autres traumatismes. Cependant, le centre médical le plus proche se trouve en Iraq, à une distance de plus de 400 kilomètres. Il n'y a pas de service d'ambulance et les patients doivent être transportés en taxi. Les pays voisins ont introduit des conditions d'entrée de plus en plus restrictives, en particulier pour les Palestiniens, et il est extrêmement difficile de faire admettre des patients qui ont un besoin urgent de traitement médical.
Ces dernières années, l'UNHCR a fait état des besoins dramatiques en soins médicaux parmi les réfugiés fuyant l'Iraq. L'aide médicale n'est pas facile d'accès en Iraq, car la majorité du personnel médical a fui. Les hôpitaux et les cliniques, en rupture de stock, ne sont plus réapprovisionnés, leurs équipements sont obsolètes et leur fonctionnement est perturbé par la pénurie d'électricité. De nombreux réfugiés fuyant l'Iraq souffrent de sévères traumatismes physiques et psychologiques et ont grandement besoin de traitement. La pression psychologique et les tensions provoquées par des années de conflit, de violence, de déplacement et d'incertitude ont affaibli leur résistance naturelle aux maladies.
Sur les quelque 34 000 Palestiniens présents en Iraq en 2003, environ 10 000 à 15 000 d'entre eux sont toujours dans le pays. Plus de 2 000 personnes sont actuellement réfugiées au camp d'Al Waleed, alors que le nombre de personnes accueillies dans le camp d'Al Tanf, situé dans le no man's land entre l'Iraq et la Syrie, a doublé depuis octobre 2007. Plus de 710 réfugiés sont présents à Al Tanf. L'UNRWA (l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) est mandaté pour assurer une assistance aux réfugiés palestiniens au Proche-Orient, l'UNHCR est responsable de l'aide assurée aux Palestiniens qui vivent - ou ont vécu - en Iraq ou en dehors de la zone couverte par l'UNRWA.