La mission du Haut Commissaire au Moyen-Orient
La mission du Haut Commissaire au Moyen-Orient
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, part aujourd'hui pour une mission de huit jours en Arabie saoudite, au Koweït, en Jordanie et en Syrie, dans le but de renforcer la coopération entre l'UNHCR et ses partenaires dans ces quatre pays et d'évaluer nos programmes pour les centaines de milliers de déplacés iraquiens présents dans la région.
Comme vous le savez, nous avons lancé un appel de 60 millions de dollars pour financer notre travail auprès des Iraquiens déplacés à l'intérieur de leur pays, des réfugiés non iraquiens présents en Iraq et auprès des Iraquiens et autres qui ont fui vers la Jordanie, la Syrie, le Liban, l'Egypte, la Turquie et l'Iran.
António Guterres commence sa mission en Arabie saoudite, où il aura deux jours et demi de réunions avec les plus hauts représentants du gouvernement à partir de samedi. Lundi, il se rendra au Koweït pour une visite de deux jours. Dans les deux pays, M. Guterres discutera avec les principaux représentants des efforts humanitaires de l'UNHCR pour les réfugiés et les déplacés internes dans la région et au-delà, et explorera les façons de renforcer la coopération. Il est particulièrement désireux de discuter de l'implication plus importante du Conseil de Coopération des Etats du Golfe, dans la gouvernance et les activités de l'UNHCR. M. Guterres donnera également une conférence à l'Université arabe de Naif. Il s'agit là de sa première visite dans la région du Golfe depuis qu'il a pris ses fonctions en juin 2005.
Environ cinq millions de réfugiés pris en charge par l'UNHCR sont originaires d'Etats membres ou observateurs de l'Organisation de la conférence islamique, et la plupart d'entre eux sont pris en charge dans des pays de l'OCI.
Mardi soir, António Guterres se rendra à Amman, en Jordanie. Mercredi, il est prévu une série de rencontres avec des représentants de haut niveau du gouvernement, d'autres agences des Nations Unies et des membres du corps diplomatique. Il est également prévu qu'il rencontre des Iraquiens qui ont fui leur pays d'origine. Mercredi soir, il se rendra en Syrie, où il aura des réunions avec plusieurs représentants officiels, des membres de l'Equipe pays des Nations Unies, des diplomates et des ONG partenaires jeudi et vendredi. Il rendra également visite à des Iraquiens qui ont fui leur pays et passera en revue les projets humanitaires et les plans de l'UNHCR et de ses partenaires.
A elles deux, la Jordanie et la Syrie accueillent plus de 1,2 millions d'Iraquiens. Le Haut Commissaire veut se rendre compte par lui-même des efforts actuels de l'UNHCR pour aider les deux gouvernements à faire face au sort des Iraquiens ; pour leur exprimer sa gratitude pour leur générosité permanente ; et pour inciter à un meilleur partage international du fardeau afin d'aider à garantir que les Iraquiens qui en ont besoin reçoivent effectivement protection et assistance. Il évoquera également les plans de l'UNHCR pour une conférence internationale sur le déplacement iraquien à la mi-avril à Genève.
Le Haut Commissaire est extrêmement inquiet du fait de la violence permanente et des déplacements en Iraq et de leur impact sur la région. L'UNHCR et ses partenaires estiment que sur une population totale de 26 millions d'habitants, quelque 1,8 million d'Iraquiens sont actuellement des déplacés internes, alors que plus de 2 millions d'autres ont fui vers les pays voisins et au-delà. Bien que beaucoup aient fui avant 2003, de plus en plus d'Iraquiens fuient maintenant vers d'autres régions à l'intérieur du pays. On estime à 640 000 le nombre d'Iraquiens devenus des déplacés internes l'année dernière, particulièrement depuis les attentats de Samarra en février 2006. Plus de 50 000 personnes continuent à s'enfuir chaque mois.
On estime le nombre d'Iraquiens déplacés dans les pays voisins entre 500 000 à 1 million en Syrie, plus de 700 000 en Jordanie (y compris environ 250 000 personnes avant 2003, dont beaucoup jouissent d'une autorisation de résidence permanente), entre 20 et 80 000 en Egypte, et plus de 40 000 au Liban. La Turquie compte quelques milliers d'Iraquiens. Certains de ceux qui se trouvent dans les pays voisins ont également fui avant 2003, mais des dizaines de milliers quittent l'Iraq chaque mois, principalement pour la Syrie et la Jordanie. L'exode actuel est le plus grand mouvement de population au Moyen-Orient depuis que les Palestiniens ont été déplacés suite à la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Dans le cadre de son appel de 60 millions de dollars lancé pour 2007, l'UNHCR fournira une assistance ciblée à près de 250 000 déplacés internes iraquiens parmi les plus vulnérables et à plus de 200 000 Iraquiens vulnérables présents dans les pays voisins, particulièrement en Jordanie et en Syrie. Pour le moment, ce nouvel appel, qui a été lancé le 8 janvier dernier, a permis de recueillir 8 millions de dollars, dont 6 millions reçus du Fonds central d'intervention d'urgence et 2,1 millions de la Suède. Ce dernier déplacement dans et autour de l'Iraq a évolué au cours de l'année passée et même de ces derniers 18 mois, au milieu d'une escalade de la violence sectaire. Avant cela, plus de 300 000 Iraquiens étaient rentrés chez eux depuis divers pays dans la région depuis 2003. Nous avons été témoins d'un renversement de tendance dramatique - passant de 200 000 réfugiés regagnant leur pays au cours de la seule année 2004, à moins de 500 retours en 2006. La violence persistante en Iraq va sans doute aboutir à la poursuite d'importants déplacements internes et externes, affectant la majeure partie de la région avoisinante.