Insécurité au Togo
Insécurité au Togo
Le nombre de réfugiés fuyant l'insécurité générale au Togo après l'annonce du résultat des élections mardi dernier, ne cesse d'augmenter. Un nombre total de 5 754 réfugiés seraient arrivés au Bénin voisin quand, dans le même temps plus de 600 arrivées ont été enregistrées au Ghana, à la frontière occidentale du Togo. Le Bénin continue de recevoir la majorité du flux de réfugiés, tandis que les chiffres au Ghana augmentent faiblement. L'UNHCR enjoint les responsables togolais à trouver une solution pacifique à la crise actuelle, et à éviter le développement d'une crise humanitaire. Nous contrôlons de près la situation.
L'UNHCR envoie une équipe d'urgence de trois personnes au Bénin ce week-end pour renforcer notre présence sur le terrain, et une autre équipe de trois personnes se tient prête à partir. Dès jeudi, 700 réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants, avaient été transférés de la frontière entre le Togo et la province d'Hilakondji au Bénin vers le camp de Come, situé à 80 km de la capitale Cotonou. 600 autres réfugiés se trouvent à la frontière, hébergés dans des églises, les autres étant hébergés par des familles d'accueil. Il existe des liens tribaux et familiaux étroits entre les togolais et les béninois dans les régions du sud, où beaucoup de réfugiés reçoivent une assistance de leur réseau familial étendu.
Aujourd'hui, un autre camp, Lokassa, sera prêt pour accueillir quelque 1 000 réfugiés. L'eau et l'assainissement sont déjà installés et des tentes ont été montées ce matin par l'armée béninoise.
Des repas chauds ont été distribués ce matin aux réfugiés à la frontière par le réseau de notre ONG partenaire Caritas. Beaucoup de réfugiés nous ont fait part de leur désir de rester à la frontière, pour voir si la situation se rétablie suffisamment pour qu'ils puissent rentrer chez eux dans quelques jours.
L'UNHCR s'inquiète aussi de la santé des quelque 1 200 réfugiés urbains de plusieurs nationalités, pour la plupart de la République démocratique du Congo, du Rwanda et de la Côte d'Ivoire, qui vivent dans la capitale du Togo, Lomé.
Avant les élections, nous avions préparé au Bénin des articles non alimentaires de secours pour 2 500 personnes. Le matériel comprend des couvertures, des tentes, des bâches, des jerricans et des kits de cuisine en provenance de notre stock régional d'Accra au Ghana. Aujourd'hui à Accra, nous continuons à charger du matériel et pensons pouvoir envoyer un convoi de 10 camions - six commerciaux et quatre véhicules de l'UNHCR - transportant le même type d'articles pour 5 000 autres personnes au Bénin. Le convoi devrait se rendre au Bénin via le Burkina Faso, un trajet de 1 600 km qui devrait durer trois jours. Si les conditions de sécurité le permettent, le convoi pourrait traverser le Togo. Les routes de la frontière ont été réouvertes des deux côtés dans la journée de jeudi, après avoir été fermées depuis le 22 avril.
Au Ghana, le nombre de réfugiés a augmenté lentement, beaucoup emmenant avec eux des vivres pour plusieurs jours. Ils n'ont pas l'intention de s'installer, mais préfèrent attendre que la situation revienne à la normale avant de rentrer chez eux.
L'UNHCR a collaboré étroitement avec les autres organisations pour élaborer un plan d'action d'urgence depuis le mois de février, et a envoyé, au début du mois d'avril, deux responsables des situations d'urgence au Bénin et au Ghana.