Inondations au Kenya
Inondations au Kenya
Depuis dimanche, dans le cadre du pont aérien d'urgence, cinq rotations par avion ont été effectuées pour acheminer du matériel de secours pour des dizaines de milliers de réfugiés et de communautés environnantes affectés par les inondations dans le nord du Kenya. Nous avons également commencé le transfert, par camion, par charrettes tirées par des ânes ou à pied, de milliers de personnes depuis les camps de réfugiés inondés vers des zones plus sèches.
Le niveau des eaux a baissé dans les très vastes camps de réfugiés de Dadaab depuis les inondations soudaines de samedi dernier. Les équipes de l'UNHCR avaient alors constaté l'augmentation du niveau de l'eau proche de 50 cm en une heure. Cependant, d'autres maisons se sont encore écroulées à Dagahaley - l'un des trois camps du complexe de Dadaab - à cause de pluies abondantes et incessantes.
Avec la baisse du niveau des eaux, les équipes d'aide d'urgence peuvent à nouveau se rendre dans les camps les plus touchés - Dagahaley et Ifo. Cela a permis à l'UNHCR, CARE et aux autres agences de commencer une opération de transfert pour transporter les réfugiés les plus affectés depuis Ifo vers le camp d'Hagadera, situé à 20 kilomètres. Les réfugiés souhaitant se rendre à Hagadera se rassemblent à différents points de regroupement dans le camp d'Ifo. Compte tenu des difficultés de transport par route dans la région inondée, tous les hommes en bonne santé sont encouragés à se rendre à pied à Hagadera, la plupart des femmes et des enfants étant transportés par camion. Trente-deux charrettes tirées par des ânes transportant les bagages ont été utilisées pour accompagner ceux qui font le voyage de 20 kilomètres à pied.
Jusqu'à hier soir, 2 000 réfugiés d'Ifo étaient arrivés à Hagadera. Ils sont hébergés dans de nouveaux bâtiments qui avaient été préparés pour faire face à l'afflux récent de réfugiés de Somalie maintenant interrompu par les pluies. Environ 250 personnes attendaient toujours un transport au bureau de terrain d'Ifo hier soir et beaucoup espéraient pouvoir faire le voyage dans les prochains jours. Nous utilisons des mégaphones pour informer la population du camp de cette opération de transfert. Un point de ravitaillement a été prévu sur la route pour fournir de l'eau, des biscuits énergétiques. Une assistance médicale a été mise en place sur la route de Hagadera. Des réunions ont également eu lieu avec les autorités locales à Hagadera pour les informer de ce transfert de quelques réfugiés - en tout cas temporairement.
Le matériel de secours transporté dans le cadre du pont aérien de l'UNHCR a maintenant été distribué. Dimanche, un avion cargo C-8 Buffalo a fait trois rotations depuis Nairobi vers Dadaab pour apporter 2 500 bâches en plastique, 28 kits d'urgence médicale et 4 400 litres de kérosène. L'avion a fait deux autres rotations hier lundi transportant 10 000 litres de fuel et 200 pelles qui permettront de remplir les sacs de sable. Nous recherchons d'autres avions cargo plus petits pour le pont aérien vers Dadaab.
Les bâches en plastique permettront aux réfugiés de reconstruire leurs abris. Les sacs de sable seront utilisés pour mettre en place des digues anti-inondation dans les trois camps de réfugiés autour des deux camps de Dadaab qui ont été les plus touchés par les inondations. Le fuel sera utilisé pour les véhicules et les générateurs qui alimentent les pompes à eaux et fourniront de l'énergie pour les bureaux, les hôpitaux et les cliniques dans les camps
Le pont aérien s'est avéré nécessaire après les inondations aient coupé la seule route - qui est aussi la voie d'accès pour les convois transportant du matériel de secours - reliant Dadaab et Nairobi. Les inondations ont déplacé plus de 100 000 personnes sur environ 160 000 réfugiés, principalement des Somaliens, présents dans les camps de Dadaab. Trois personnes sont décédées dans les camps de réfugiés depuis le début des inondations ; trois enfants étaient portés disparus samedi.
La santé et la situation sanitaire constituent une source de préoccupation importante. L'état de santé général des populations s'est détérioré à cause des conditions, du manque de nourriture et de sommeil ainsi que de la difficulté d'accéder à des soins médicaux. Les latrines ont toutes été inondées dans les camps, contaminant les eaux stagnantes et posant un sérieux risque pour la santé. Les fièvres, les diarrhées, les infections des yeux et de la peau sont fréquentes. L'UNICEF et d'autres agences apportent des vaccins et d'autres secours pour combattre le risque d'épidémie.
A Ifo, le plus grand des camps, qui accueille 54 000 réfugiés, un hôpital a été presque totalement inondé dimanche. Les patients ont été transférés vers le seul pavillon qui n'ait pas été touché. Trois des 10 véhicules de l'UNHCR ont été perdus dans les inondations, ainsi que d'autres équipements.