France : Transfert des résidents hors de la "jungle" de Calais
France : Transfert des résidents hors de la "jungle" de Calais
Le camp informel pour réfugiés et migrants à Calais, communément appelé « la jungle », n’est pas un lieu habitable. Le HCR préconisait depuis longtemps sa fermeture et son remplacement par des hébergements adaptés aux demandeurs d’asile et aux migrants. Hier, les autorités françaises ont transféré quelque 1 900 personnes volontaires hors de « la jungle ». Ils étaient nombreux à faire la queue dès le petit matin pour prendre place à bord des cars qui devaient les acheminer vers des centres d’accueil situés dans toute la France. Aucun incident grave n’a été signalé et le HCR a été présent pendant toute l’opération, informant les personnes sur leurs droits et identifiant celles avec des besoins spéciaux, en particulier des centaines de mineurs non accompagnés.
Le HCR a recommandé l’adoption de dispositifs spéciaux pour assurer la sécurité et le bien-être de ces mineurs, et la mise en œuvre de ces dispositifs avant la fermeture du site. Ceci, afin d’éviter que les mineurs ne se rendent vers d’autres destinations, risquant d’être exploités par des trafiquants d’êtres humains, ou de finir à la rue sans soutien. Des mesures, notamment la recherche familiale, doivent être prises pour regrouper les enfants avec leurs proches en Europe, en tenant compte de leur « intérêt supérieur », comme cela a été fait pour les 200 mineurs non accompagnés qui ont quitté Calais pour le Royaume-Uni.
A cet égard, le HCR se félicite du transfert, depuis le 17 octobre, de plus de 100 mineurs non accompagnés de Calais vers le Royaume-Uni, en application du Règlement Dublin, ainsi que de l’engagement du Royaume-Uni à transférer un grand nombre de mineurs non accompagnés dans le cadre de ce que l’on appelle « l’amendement Dubs ». Malgré le contexte difficile, il est extrêmement important que des procédures et des garanties soient mises en place pour assurer que les transferts vers le Royaume-Uni ou vers tout autre pays soient conformes aux « intérêts supérieurs » de l’enfant, et qu’une fois au Royaume-Uni, des dispositifs adéquats de prise en charge existent. Ce n’est pas le cas actuellement. Le Royaume-Uni ne peut pas être la seule solution pour les mineurs non accompagnés à Calais.
Les autorités ont indiqué que tous les mineurs qui restaient seraient transférés vers un camp d’accueil provisoire (CAP) situé à proximité de « la jungle », où ils seront hébergés dans des préfabriqués (conteneurs), dans un environnement sûr. Des entretiens auront lieu dans les prochains jours afin de déterminer leur intérêt supérieur. Un expert en protection de l’enfance, d’autres collaborateurs chargés de la protection, et des interprètes sont mis à disposition par le HCR sur place, pour appuyer la procédure et la mise en œuvre de l’« intérêt supérieur ». Dans ce contexte, il devrait être possible de déterminer la meilleure solution individuelle pour chaque mineur et de veiller à ce que l’intérêt supérieur soit une considération primordiale.
La situation à Calais a mis en lumière la nécessité d’un partage des responsabilités plus important et d’une meilleure coordination entre les Etats membres de l’UE pour remédier aux lacunes actuelles en matière d’asile et d’accueil et renforcer les mesures de solidarité, telles que la relocalisation et les autres voies légales pour les personnes en quête de sécurité. Une réponse européenne d’envergure et réellement collective est nécessaire, basée sur les principes d’humanité, d’accès à la protection, de solidarité et de partage des responsabilités, à la fois au sein de l’UE et avec les pays hors de l’UE.
Le HCR se tient disposé à poursuivre son appui à la France, au Royaume-Uni et aux autres Etats membres de l’UE afin trouver des solutions pratiques et globales.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- A Calais, Céline Schmitt, [email protected], +33 6 23 16 11 78
- A Londres, Laura Padoan, [email protected], +44 777 556 6127
- A Londres, Andrej Mahecic, [email protected], +44 788 0230 985
- A Genève, William Spindler, [email protected], +41 79 217 3011