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Burundi : Le HCR est préoccupé par les conditions de vie dans le camp de transit de Songoré et les méthodes du gouvernement

Points de presse

Burundi : Le HCR est préoccupé par les conditions de vie dans le camp de transit de Songoré et les méthodes du gouvernement

31 Mai 2005 Egalement disponible ici :

Bien que l'UNHCR ait entrepris de nombreuses démarches pour la relocalisation de milliers de demandeurs d'asile rwandais installés sur la zone frontalière au Burundi dans deux camps de transit, l'UNHCR reste très inquiet de la façon dont les autorités burundaises ont maintenant décidé d'installer les Rwandais dans un centre de transit sous-équipé à Songoré, dans le nord du Burundi.

Durant le week-end, des milliers de Rwandais ont été contraints de quitter les trois sites le long de la frontière entre le Burundi et le Rwanda, après qu'ils aient été démantelés par les forces armées. L'UNHCR n'avait pas été averti de cette opération. Un nombre indéterminé de demandeurs d'asile est retourné au Rwanda, alors que des milliers d'autres ont parcouru les quelque 50 km qui les séparaient de Songoré. Samedi, les autorités burundaises ont également demandé la fermeture immédiate et le transfert à Songoré de 1 700 Rwandais hébergés dans le second centre de transit de l'UNHCR, Cankuzo, dans l'est du pays. L'UNHCR a seulement été informé que le camp serait fermé, aussi nous avons décidé que nous devions finalement leur fournir un transport en toute sécurité vers Songoré. Les demandeurs d'asile rwandais sur ce site sont actuellement transférés vers Songoré. Un premier convoi de 572 personnes a été organisé et la relocalisation se poursuivra jusqu'à ce que Cankuzo soit vide.

Songoré, qui a la capacité d'accueillir quelque 800 réfugiés, était déjà surpeuplé avec quelque 1 000 résidents avant que les transferts ne commencent, sera maintenant très gravement surpeuplé avec ce nouvel afflux. Quelque 1 500 demandeurs d'asile sont déjà arrivés sur le site depuis samedi. L'UNHCR est extrêmement inquiet de ces nouveaux développements et des conditions de vie précaires des nouveaux arrivants à Songoré.

Les demandeurs d'asile ont fui vers le Burundi en avril dernier par peur de la mise en place des tribunaux locaux appelés « gacaca » chargés de juger les responsables du génocide rwandais, mais également disent les demandeurs d'asile pour expliquer leur fuite de leur pays, à cause des intimidations, de persécutions et de rumeurs de vengeances.

La semaine dernière, les autorités burundaise et rwandaise sont tombées d'accord pour estimer à 10 000 le nombre de demandeurs d'asile rwandais qui pourraient être regroupés à Songoré pour permettre de leur assurer une meilleure sécurité ainsi que des campagnes d'information pour tenter de convaincre les demandeurs d'asile de rentrer chez eux. Jusqu'à présent, la campagne démarrée début mai, a eu un succès limité, avec seulement quelques demandeurs d'asile qui ont demandé à rentrer chez eux.

Au cours du week-end, pour la deuxième fois ce mois ci, les autorités ont démantelé 3 sites frontaliers où plus de 5 500 demandeurs d'asile vivaient dans des conditions très difficiles (ils n'avaient reçu que des abris provisoires, des latrines et de l'eau). Aucun transport n'a été fourni et beaucoup de Rwandais sont arrivés à pied à Songoré. L'UNHCR a seulement mis en place la logistique permettant de prendre en charge les plus vulnérables des demandeurs d'asile et de les transporter sur le site.

Nous avons fait connaître nos inquiétudes plusieurs fois pendant le dernier mois concernant les conditions de vie des demandeurs d'asile et les rapports qui font état d'intimidation de la part de l'armée burundaise et des autorités rwandaises pour les obliger à rentrer au Rwanda. Bien que l'UNHCR ait fait de nombreuses démarches pour la relocalisation des demandeurs d'asile dans deux centres de transit (Cankuzo et Songoré) pour des raisons de sécurité et d'assistance, la façon dont cela s'est fait nous pose problème. Songoré est sous-équipé pour recevoir un si grand nombre de personnes et ceux qui arrivent là maintenant se trouvent dans des conditions très précaires. Ils seront contraints de vivre en plein air, avec une absence d'équipement sanitaire de base et un accès à l'eau limité.

A la mi-avril, l'UNHCR a commencé le transfert des Rwandais vers le site de Cankuzo, en accord avec notre politique de déplacer les gens aussi vite que possible de la zone frontière vers des lieux plus sûrs. Cependant, moins d'une semaine après le début des transferts, ils ont été interrompus par les autorités burundaises.

Cependant, l'UNHCR travaille très rapidement pour permettre l'extension des capacités d'accueil de Songoré pour quelque 6 000 personnes, mais cela prendra deux ou trois semaines avant que les demandeurs d'asile puissent être installés correctement.

Plus de 1 500 demandeurs d'asile du Rwanda sont aussi arrivés en Ouganda.