Augmentation spectaculaire du nombre de Somaliens fuyant vers le Kenya
Augmentation spectaculaire du nombre de Somaliens fuyant vers le Kenya
Le nombre de réfugiés somaliens fuyant vers le Kenya a augmenté de façon spectaculaire ces deux derniers jours, portant le nombre total de nouveaux arrivants à plus de 30 000 cette année. Depuis mercredi, nous avons enregistré 2 069 réfugiés somaliens, arrivés par les points frontaliers de Liboi et Amuma, alors que des informations font état d'une avancée de combattants alliés à l'Union des Tribunaux islamiques sur plusieurs villes de la vallée de Juba. Deux villes situées dans cette vallée - Afmadow et Buale - seraient tombées sous le contrôle de l'Union des Tribunaux islamiques plus tôt cette semaine. Ces deux villes abritent déjà des dizaines de milliers de Somaliens déplacés internes.
Nous sommes préoccupés car si les arrivées se maintiennent à un taux dépassant les 1 000 personnes par jour, elles risquent de peser lourdement sur les capacités limitées dont nous disposons à Dadaab. Depuis hier (mardi), nous envoyons deux équipes de réception à la frontière - l'une à Liboi et l'autre à Amuma. Compte tenu du nombre limité de camions dont nous disposons, nous n'avons pas pu transporter tous les réfugiés attendant au poste frontière d'Amuma à Dadaab. Hier, les autorités kenyanes ont renforcé leur présence à Amuma, en déployant un responsable de l'immigration et de la santé pour contrôler les nouveaux réfugiés et vacciner les enfants de moins de 5 ans. La police a également été envoyée sur place pour contenir le grand nombre de personnes présentes. Nous avons eu des problèmes liés à des mouvements de foule hier à Amuma, alors que des gens se bousculaient pour se faire enregistrer et monter dans les quelques camions disponibles. Le calme est toutefois revenu, après que les employés de l'UNHCR aient expliqué les contraintes logistiques existantes et aient assuré aux nouveaux arrivants que tout le monde serait transféré vers les camps.
Si les arrivées continuent à Amuma, nous devrons établir un centre de réception sur place. Un autre est déjà en construction à Liboi. Amuma, qui se trouve à 80 kilomètres de Liboi, un endroit recouvert de poussière, un lieu sans arbre et sans abri pour se protéger du soleil brûlant qui sévit dans le nord semi-désertique du Kenya. La situation en termes d'eau nous inquiète également, l'approvisionnement à Amuma s'effectuant depuis une réserve d'eau qui ne se remplit que pendant la saison des pluies. Les villageois d'Amuma se sont plaints que les nouveaux réfugiés utilisent cette source, le seul point d'approvisionnement en eau potable, pour la toilette et la lessive. Cela pourrait provoquer des épidémies de maladies liées à l'eau.
Environ 20 % de ceux qui arrivent par le poste frontière d'Amuma sont des commerçants urbains originaires de Kismayo, qui ont dit avoir perdu leurs biens. Les autres sont des familles d'éleveurs de la basse vallée de Juba. Nous observons maintenant la présence de personnes plus âgées parmi les nouveaux arrivants. Environ 40 % de ceux qui arrivent à Liboi sont des Bantous somaliens.