Augmentation du nombre de réfugiés syriens enregistrés, nouveaux camps prévus en Turquie et en Jordanie.
Augmentation du nombre de réfugiés syriens enregistrés, nouveaux camps prévus en Turquie et en Jordanie.
Le nombre de réfugiés syriens - qu'elle a enregistrés ou auxquels elle porte assistance en Iraq, en Jordanie, au Liban et en Turquie - a presque triplé depuis avril pour atteindre le chiffre de 112 000. Ce sont en majorité des femmes et des enfants. Le nombre réel des réfugiés syriens est probablement encore plus élevé, car beaucoup ne s'enregistrent que lorsque leurs ressources sont épuisées.
Dans ces quatre pays, beaucoup de réfugiés syriens nouvellement arrivés dépendent entièrement de l'aide humanitaire. Certains d'entre eux arrivent avec pour seules possessions les vêtements qu'ils portent sur eux et après plusieurs mois de chômage. Les besoins des personnes arrivées plus tôt dans l'année sont également en augmentation, car elles ont épuisé leurs économies.
Parallèlement, les communautés qui hébergent des réfugiés supportent une charge de plus en plus lourde, car l'afflux de réfugiés porte une forte pression sur les infrastructures et les ressources locales, en particulier l'eau, le logement, les écoles et les établissements de santé.
En Jordanie, plus de 33 400 Syriens sont désormais enregistrés auprès du HCR. Près de 80% d'entre eux ont été enregistrés ces quatre derniers mois. Ce chiffre dépasse désormais le nombre de réfugiés iraquiens enregistrés en Jordanie (29 091).
Le HCR se félicite de la décision du Conseil des ministres en Jordanie d'avoir ouvert des camps pour accueillir des réfugiés syriens. Le HCR soutient toutefois que l'ouverture de camps en Jordanie devrait intervenir en dernier recours, le nombre de réfugiés arrivant en Jordanie nécessite une planification à long terme si la capacité de la communauté hôte atteint un point de saturation ou si le nombre de nouveaux arrivants augmente rapidement.
Le HCR et la Jordan Hashemite Charity Organization (JHCO) ont commencé des travaux de préparation pour ouvrir le camp de Za'atri dans le gouvernorat de Mafraq, au nord de la Jordanie. Un site disposant d'une capacité d'accueil initiale de 3 000 personnes y est préparé, y compris des installations d'eau et d'assainissement mises en place par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). Au total, le site aura une capacité d'accueil potentielle de près de 113 000 personnes.
Le nombre total de réfugiés syriens enregistrés au Liban a atteint 28 100. Par ailleurs, environ 2 000 Syriens reçoivent une aide en attendant d'être enregistrés. La situation sécuritaire est préoccupante, avec jusqu'à 800 réfugiés syriens actuellement hébergés dans des villages situés en zone instable le long de la frontière libano-syrienne.
En Iraq, le nombre de réfugiés syriens d'origine kurde, enregistrés par le HCR et les fonctionnaires du Ministère iraquien du Déplacement et des Migrations dans la région du Kurdistan, a presque triplé depuis avril, avec plus de 6 500 personnes enregistrées et plus de 1 400 autres en attente d'enregistrement. Le camp de Domiz, près de Dohouk, accueille actuellement environ un tiers de la population réfugiée syrienne. Des projets sont en préparation pour y transférer davantage de réfugiés.
Selon les autorités turques, la population hébergée dans des camps a doublé durant la période du 24 mai au 16 juillet et se situe actuellement à environ 40 000. Le gouvernement a annoncé que deux à trois nouveaux sites pourraient être créés, en plus de l'amélioration des sites existants. Cela permettra d'accroître la capacité d'accueil du pays pour répondre à un afflux éventuel de 30 000 réfugiés supplémentaires.
Le HCR est reconnaissant à la Jordanie, au Liban, à l'Iraq et à la Turquie d'avoir maintenu leurs frontières ouvertes et d'accueillir les réfugiés syriens. Il a ajouté que deux semaines après le lancement du Plan d'action régional pour les réfugiés syriens, qui englobe les besoins de sept agences des Nations Unies et de 36 ONG partenaires pour venir en aide aux réfugiés syriens, le plan (d'un montant de 193 millions de dollars) n'est financé qu'à hauteur de 26%. Le HCR et ses partenaires lancent une mise en garde sur ce faible niveau de financement qui pourrait avoir un impact profond sur l'aide humanitaire offerte en Jordanie, au Liban, en Iraq et en Turquie.