Afflux incessant de réfugiés congolais au Sud-Soudan
Afflux incessant de réfugiés congolais au Sud-Soudan
Le nombre de réfugiés congolais déjà arrivés au Sud-Soudan en quête de sécurité, depuis les attaques menées en 2008 par des rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur, a maintenant dépassé le cap des 15 000 personnes.
En fin de semaine dernière, une équipe du HCR a accompagné des membres des autorités locales sud-soudanaises à Lasu, un village faiblement peuplé situé dans l'Etat Centre-Equateur, où il a été observé que la population des réfugiés congolais avait augmenté de 2 000 à environ 6 000 personnes. La plupart d'entre eux ont fui la ville d'Aba, située en République démocratique du Congo et qui a été attaquée plusieurs fois depuis janvier ainsi que la semaine dernière. Lasu est à 45 kilomètres de la frontière avec la RDC.
On pouvait craindre un afflux massif de réfugiés depuis la ville d'Aba après l'attaque de la LRA survenue la semaine dernière. Les réfugiés interviewés à Lasu par notre équipe ont confirmé que la ville d'Aba, dont la population avoisinait les 100 000 personnes, a été désertée. Des informations reçues précédemment faisant état d'un grand nombre de personnes déplacées rejoignant l'Etat du Centre-Equateur au Sud-Soudan semblent être sans fondement et on estime maintenant qu'elles se sont déplacées vers le sud, selon les témoignages de nouveaux arrivants à Lasu.
Pendant ce temps, des informations non confirmées fournies par des habitants indiquent que la LRA est aussi active au Sud-Soudan. Les rebelles pillent les biens et ils ont enlevé 21 personnes dans le village de Neuf, situé à neuf kilomètres de Lasu.
Notre équipe rapporte que les réfugiés à Lasu sont généralement en bonne santé mais qu'ils ont besoin d'une aide d'urgence. Ils vivent en plein air avec un seul puit à partager avec la population locale et ils n'ont pas de nourriture. Il y a une dizaine d'enfants non accompagnés et séparés, qui ont été séparés de leurs parents pendant leur fuite.
Les agences humanitaires coordonnent l'assistance, comprenant l'approvisionnement en eau potable et la construction urgente de latrines pour améliorer la situation de l'assainissement. Le PAM envoie de la nourriture depuis Juba aujourd'hui (mardi) et le HCR a commencé une vérification des réfugiés samedi. L'effort de secours a aussi été soutenu par l'UNICEF (eau et assainissement), ainsi que MSF-Belgique et MEDAIR (soins médicaux).
Pendant ce temps, dans l'Etat de l'Ouest-Equateur au Sud-Soudan, la population de réfugiés congolais enregistrée - ayant fui les attaques de la LRA dans la région de Dungu au nord-ouest de la RDC en janvier - a atteint 9 139. La majorité se trouve à Ezo (2 258), près de la frontière soudanaise avec la République centrafricaine, alors que d'autres se sont établis temporairement aux alentours de Yambio à Gangura (2 451), Sakure (910) et dans le village même de Yambio (1 813). Par ailleurs, quelque 1 707 réfugiés se trouvent dans sept villages des districts de Yambio et de Maridi près de la frontière soudanaise avec la RDC. Les agences de Nations Unies travaillent en collaboration avec les autorités locales pour assurer la sécurité et fournir une assistance à ces populations.
Il est essentiel de transférer l'ensemble de ces réfugiés loin des zones frontalières, tant pour des raisons de sécurité que pour faciliter la distribution de l'aide. L'accès aux réfugiés sera bientôt impossible lorsque la saison des pluies commencera en avril et que les routes deviendront impraticables. Des travaux sont en cours dans d'autres camps, loin de la frontière. La délimitation des parcelles dans le camp de Makpandu, au nord de Yambio, est terminée et la construction d'abris est en cours en parallèle des installations de distribution d'eau et de latrines. Environ 400 des 2 000 abris prévus sont terminés. Le transfert de ceux qui sont prêts à quitter la zone frontalière a commencé à la mi-décembre. Plus de 1 000 personnes ont déjà été transférées à ce jour.