L’équipe paralympique des réfugiés démontre le pouvoir transformateur du sport et entre dans l’histoire
L’équipe paralympique des réfugiés démontre le pouvoir transformateur du sport et entre dans l’histoire
Huit athlètes et un guide de course ont concouru dans six des 22 disciplines lors de ces Jeux, remportant des médailles de bronze historiques en para-taekwondo féminin dans la catégorie K44-47kg et en para-athlétisme dans le 400m T11 masculin. S'il s'agit des toutes premières médailles pour l'équipe paralympique des réfugiés, il y a eu beaucoup d'autres performances inspirantes.
Après avoir rencontré les athlètes réfugiés à Paris cette semaine, Ruven Menikdiwela, Haut Commissaire assistante du HCR chargée de la protection, a salué leur détermination. « Je leur ai dit que, médailles ou pas, ils sont tous des champions, et que leur courage et leur résilience sont un exemple pour nous tous », a-t-elle déclaré.
Basés dans six pays, les membres de l'équipe paralympique des réfugiés représentaient plus de 120 millions de personnes déplacées de force à travers le monde en raison des conflits, de la violence et des violations des droits humains. Ce chiffre comprend au moins 18 millions de personnes en situation de handicap, qui sont davantage exposés à la violence, à la discrimination, à l'exploitation et aux abus, et qui se heurtent à des obstacles pour accéder à un soutien essentiel, à l'éducation, au sport et à des moyens de subsistance.
L'équipe paralympique des réfugiés – la plus importante à ce jour – a concouru sous le drapeau du Comité international paralympique (CIP), porté pour la cérémonie d'ouverture par Guillaume Junior Atangana, médaillé de bronze du 400m T11. Lors de la cérémonie de clôture dimanche au Stade de France, le drapeau a été porté par Zakia Khudadadi, médaillée de bronze en para-taekwondo.
« C'est un honneur pour moi et je suis très heureuse, car aujourd'hui je suis un symbole positif et un symbole de force pour tous les réfugiés dans le monde », a déclaré Zakia Khudadadi avant la cérémonie.
Zakia Khudadadi a porté le drapeau à travers le stade éclairé au néon, tandis qu'une fanfare jouait et que les athlètes des nations en compétition dansaient autour de la piste. Elle a ensuite rejoint d'autres membres de l'équipe paralympique des réfugiés pour profiter de l'ambiance de carnaval, avec des spectacles en direct et des scènes musicales. Même la pluie n'a pas pu gâcher les célébrations, les athlètes enfilant des ponchos en plastique par-dessus leurs survêtements et poursuivant la fête.
Lors de son discours à la cérémonie de clôture, le président du CIP, Andrew Parsons, a rendu hommage aux accomplissements de l'équipe paralympique des réfugiés, en déclarant : « À l'équipe paralympique des réfugiés - huit athlètes, deux médaillés - vous pouvez à jamais considérer le mouvement paralympique comme votre foyer. »
Le succès historique de l'équipe paralympique fait suite à celui de l'équipe olympique des réfugiés qui, plus tôt cet été, a également remporté sa toute première médaille avec le bronze de Cindy Ngamba dans l'épreuve de boxe féminine de la catégorie des 75 kg.
Outre les deux podiums, qui ont été acclamés par une foule de supporters enthousiastes, les athlètes réfugiés ont participé à des compétitions de para-athlétisme, lancer du poids et 100 mètres, de para- haltérophilie, de para-tennis de table, de para-taekwondo masculin, de para-triathlon et d’escrime en fauteuil roulant.
Quels que soient leurs résultats, ils ont tous fait preuve de détermination et de courage, montrant qu'avec un soutien adéquat, les personnes déplacées de force peuvent surmonter des obstacles incroyables et réaliser des performances au plus haut niveau.
Les athlètes paralympiques mettent en lumière leurs talents
Déjà championne d'Europe de para-taekwondo en 2023, la médaillée de bronze Zakia Khudadadi a consolidé sa réputation d'athlète avec laquelle il faut compter.
Atangana - connu sous le nom de Junior - a réalisé un record personnel à chaque course aux côtés de son guide Donard Ndim Nyamjua pour atteindre la médaille de bronze du 400m T11 masculin. Il a enchaîné avec un autre record personnel dans sa série de qualification du 100m T11 masculin, qui lui a permis de se qualifier pour la demi-finale.
Au début des Jeux, Hadi Hassanzada s'est incliné dans un combat d'ouverture difficile de para-taekwondo masculin, et Sayed Amir Hossein Hosseini Pour a été battu dans un match de para-tennis de table très serré.
Participant pour la première fois au para-triathlon, l'ancien nageur paralympique Ibrahim Al Hussein a terminé à la sixième place, réalisant ainsi son ambition pour ses débuts dans cette discipline.
L'escrimeur en fauteuil roulant Amelio Castro Grueso a concouru à la fois dans la discipline de sabre masculin en catégorie B et d’épée masculine en catégorie B. Il s'est qualifié pour le deuxième tour de repêchage lors de sa première compétition et s’est incliné de justesse dans une rencontre très disputée contre le numéro un mondial de la discipline lors de sa deuxième compétition des Jeux.
L’athlète Hadi Darvish a soulevé 198 kg en para-haltérophilie masculine dans la catégorie 80 kg et, le dernier jour de compétition de l'équipe, Salman Abbariki a lancé 8,92 m dans le lancer de poids F34 masculin.
Le succès a également été au rendez-vous pour un ancien de l'équipe : Abbas Karimi, ancien membre de l’équipe paralympique des réfugiés lors des Jeux de Tokyo 2020, qui concourt maintenant sous le drapeau des États-Unis, a remporté deux médailles d'argent dans les épreuves de natation paralympique en relais mixte 4x50m nage libre et quatre nages.
C'est la troisième fois que des athlètes font partie d'une équipe de réfugiés aux Jeux paralympiques. Deux athlètes ont participé aux Jeux paralympiques de Rio 2016, six aux Jeux de Tokyo 2020 et huit athlètes et un guide de course à Paris 2024.
Le HCR s'est associé au CIP, au Comité international olympique et à la Fondation olympique pour les réfugiés pour soutenir les réfugiés lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.