En images: Ces femmes réfugiées qui brisent les barrières
En images: Ces femmes réfugiées qui brisent les barrières

On compte à ce jour plus de 60 millions de femmes et de filles déracinées ou apatrides à travers le monde. Après avoir fui les conflits, la violence et les violations des droits humains, nombre d’entre elles vivent au cœur de zones de crise, séparées de leurs proches et exposées à des risques accrus de pauvreté, d'exploitation et de nouvelles violences. Elles se heurtent à d'énormes obstacles pour poursuivre leurs études, trouver des moyens de subvenir à leurs besoins et accéder aux soins de santé ou à d'autres services essentiels.
Mais malgré ces nombreux défis, elles sont bien davantage que des réfugiées et des victimes du déplacement forcé : ce sont des mères, des étudiantes, des cheffes d'entreprise, des dirigeantes et des travailleuses qualifiées. Si on leur en donne l'occasion, elles peuvent mettre leurs connaissances et leur expérience au service de leurs communautés. Le HCR s'efforce de porter la voix des femmes déracinées dans le cadre des processus décisionnels qui affectent leurs vies. Pour ce faire, nous travaillons en partenariat avec des organisations de réfugiés, en particulier celles dirigées par des femmes, et nous facilitons l'accès des femmes réfugiées à l'enseignement supérieur et à l'emploi.
En cette Journée internationale des femmes, nous rendons hommage au courage et au talent des femmes déracinées du monde entier, tout en rappelant la dure réalité à laquelle elles sont confrontées.
Image d'en-tête: Joséphine, Dorcas, Murielle et Grace (de gauche à droite) sont des réfugiées de la République démocratique du Congo et des représentantes du DAFI Women Power Club au Burundi, qui a recours au mentorat pour préparer les jeunes femmes boursières du DAFI à assumer des rôles de leadership.| © UNHCR/Antoine Tardy
Slovaquie
Varvara, 18 ans, est étudiante en première année de danse à l'Académie des arts du spectacle de Bratislava, en Slovaquie. Lorsque la guerre a éclaté en Ukraine en février 2022, elle suivait des cours dans une école d'art à Bakhmut, poursuivant son rêve, celui de vivre de sa passion pour la scène. Forcée de fuir le conflit, Varvara a obtenu une bourse pour poursuivre sa passion grâce au programme DAFI du HCR, qui aide depuis 1992 des milliers de jeunes réfugiés à poursuivre des études supérieures.
« Dans notre situation, nous n'avons aucune stabilité dans nos vies... DAFI était synonyme de stabilité... comme un filet de sécurité, quelque chose dont je disposerai quoi qu'il arrive. »
© HCR/Antoine Tardy


Kenya
Radio Gargar est la seule station de radio de Dadaab, un immense ensemble de camps de réfugiés situé dans le nord-est du Kenya. La station est gérée par des réfugiés et informe les résidents du camp sur les questions qui les concernent. Fardosa Sirat Gelle a rejoint Radio Gargar en 2021 et s'emploie avec passion à offrir aux autres femmes réfugiées une plateforme pour parler des défis auxquels elles sont confrontées.
« J'aime contribuer à l'émancipation des femmes à travers mon travail, d'autant plus qu'il s'agit de la seule station de radio qui fournit des informations aux réfugiés. »
© HCR/Charity Nzomo
Mexique
Stephanny, réfugiée vénézuélienne de 28 ans, a fui au Mexique alors qu'elle n'avait que 19 ans. Elle vit maintenant avec sa sœur et son fils de 4 ans, Daniel, et étudie la médecine à l'Universidad Autonoma Metropolitana de Mexico. Elle a obtenu une bourse DAFI par l'intermédiaire de Casa Refugiados, l'un des partenaires du HCR issus de la société civile au Mexique. Cette bourse lui permet de concilier ses études et son rôle de mère sans le stress supplémentaire d'un emploi à temps plein.
« En travaillant comme médecin, on peut sauver des vies, on aide les gens à se sentir mieux... Je continue de croire que l'humanité peut être meilleure. C'est pour cela que je me bats, c'est ce en quoi je crois. »
© HCR/Antoine Tardy


Bangladesh
Un groupe de jeunes réfugiées rohingyas participe à un club pour adolescents dans le camp de Kutupalong, à Cox's Bazar, au Bangladesh. Ces clubs offrent aux jeunes filles du camp un espace sûr où elles peuvent surmonter leurs traumatismes et nouer des liens positifs entre elles. Elles y acquièrent également des compétences de base en lecture, écriture et calcul, ainsi que de nombreuses autres connaissances, ce qui contribue à combler leur retard scolaire. En effet, beaucoup de ces jeunes filles ont fui le Myanmar pour le Bangladesh avant d'avoir pu achever leur scolarité primaire.
© HCR/Kamrul Hasan
Tchad
Gambra, réfugiée et entrepreneuse, a fui le conflit au Soudan avant la crise actuelle et vit aujourd'hui dans le camp de Farchana, au Tchad. Après avoir suivi une formation en boulangerie au Centre des femmes de Farchana, elle a lancé sa propre boulangerie, qui connaît un grand succès, et gagne désormais suffisamment d'argent pour subvenir aux besoins de ses cinq enfants et employer d'autres femmes réfugiées. Elle contribue à son tour au bien-être de la communauté en formant d'autres femmes à la fabrication du pain.
© HCR/Andrew McConnell


Bulgarie
Yulia, 36 ans, entomologiste ukrainienne, travaille comme cheffe de projet pour la société bulgare Nasekomo, qui cherche à améliorer la culture industrielle de la mouche soldat noire pour la production de protéines et d'huile. Ce poste chez Nasekomo lui a permis, ainsi qu'à sa mère, de prendre un nouveau départ en Bulgarie à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine.
© HCR/Dobrin Kashavelov
Jordanie
Manal Jumaa, 42 ans, a fui la Syrie avec sa famille en 2013 et s'est réfugiée dans le camp de Za'atari en Jordanie. Bien que son mari travaille comme peintre dans le camp, ses revenus ne suffisaient pas à subvenir aux besoins de leurs six enfants. Manal a décidé de suivre une formation de réparation de téléphones portables organisée par le HCR pour contribuer à subvenir aux besoins de sa famille et est devenue la première femme technicienne en téléphonie mobile du camp.
« Je peux réparer n'importe quel appareil mobile facilement... J'encourage toutes les femmes à sortir des sentiers battus. »
© HCR/Shawkat Alharfoush


Royaume-Uni
À tout juste sept ans, Kismat Arab a été réinstallée à Bradford avec sa famille, en provenance de Cox's Bazar, au Bangladesh. Ainée d’une famille de quatre filles, elle a appris l'anglais en autodidacte pour jouer le rôle de traductrice pour ses parents. En 2023, elle a obtenu un diplôme universitaire en puériculture et travaille maintenant comme infirmière au service pédiatrique de l'hôpital royal de Bradford.
« J'ai tout le soutien dont j'ai besoin pour devenir qui je veux être. »
© HCR/Andrew Testa
Colombie
Esneda Saavedra est une leader autochtone et une ardente militante pour la défense des droits fonciers et des droits humains. Première femme gouverneure du peuple yukpa, qui vit dans une région montagneuse entre la Colombie et le Venezuela, elle a consacré sa vie à protéger sa communauté et son territoire contre les déplacements forcés et les aléas climatiques. Bien qu'elle soit prise à partie pour avoir pris position, elle continue à défendre les droits des peuples autochtones. Elle travaille avec l'Organisation nationale autochtone de Colombie et a été nommée l'année dernière porte-parole des femmes autochtones victimes du conflit armé en Colombie.
« Je suis devenue une meneuse parce qu'il le fallait... Je suis née pour défendre notre terre et notre peuple. »
© HCR/Marina Calderon


Afghanistan
Yasamin, 33 ans, est couturière et le principal soutien de sa famille qui vit dans la ville de Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan. Sa petite entreprise a récemment reçu une subvention du HCR qui lui a permis d'acheter de nouvelles machines à coudre, des tissus et du fil. Elle a réussi à augmenter ses ventes, à lancer une nouvelle gamme de produits et à former 20 femmes aux métiers de la couture.
« À présent, j'ai bon espoir en l'avenir. J'aimerais ouvrir un centre de couture pour former davantage de femmes, développer cette activité et investir dans de nouveaux équipements. »
© HCR/Faramarz Barzin