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António Guterres appelle la Ligue arabe à jouer un rôle plus actif dans le travail du HCR

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António Guterres appelle la Ligue arabe à jouer un rôle plus actif dans le travail du HCR

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a félicité les Etats arabes pour leur traditionnelle générosité envers les déplacés et leur a vivement recommandé de jouer un rôle plus actif dans le travail du HCR. Il a souligné la nécessité d'une solidarité internationale pour améliorer le sort des Iraquiens qui fuient le conflit dans leur pays.
5 Mars 2007 Egalement disponible ici :
Le Haut Commissaire António Guterres s'adresse aux ministres et aux diplomates des Etats arabes au siège de la Ligue arabe au Caire.

LE CAIRE, Egypte, 5 mars (UNHCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a terminé lundi une visite de trois jours en Egypte pendant laquelle il a félicité les Etats arabes pour leur traditionnelle générosité envers les déplacés et leur a vivement recommandé d'intervenir davantage dans le travail de l'UNHCR. Il a souligné la nécessité d'une solidarité internationale pour améliorer le sort des Iraquiens qui fuient le conflit dans leur pays.

Lors de son discours d'ouverture lors de la 127ème session du Conseil des ministres des affaires étrangères de la Ligue des Etats arabes au Caire, dimanche, António Guterres a déclaré que les pays arabes et musulmans avaient accueilli des millions de déracinés, dont deux millions estimés d'Iraquiens se trouvant maintenant dans les pays voisins.

Il a noté qu'une telle générosité était ancrée dans la tradition et la culture arabes, dans le droit islamique, qui incluent toutes les règles aujourd'hui codifiées dans le cadre juridique, au sein duquel l'UNHCR exécute son mandat international en faveur des réfugiés.

« A travers l'histoire, le lien le plus direct entre la tradition et le droit actuel des réfugiés se trouve dans l'Islam », a indiqué António Guterres lors de la réunion, qui a été retransmise en direct par les principaux médias télévisés arabes dans leur ensemble.

Notant que de nos jours, la majorité des réfugiés du monde entier sont musulmans, António Guterres a vivement recommandé que le monde arabe et islamique s'implique davantage dans la discussion, la formulation et l'application des politiques internationales en faveur des réfugiés. Le Haut Commissaire a également exprimé sa préoccupation face à la montée de l'intolérance, du racisme et de la xénophobie dans beaucoup de régions du monde, y compris des idées fausses sur l'Islam qui ont un impact négatif sur les réfugiés musulmans nécessitant une protection internationale.

« Même dans les sociétés les plus développées, nous assistons à une résurgence du racisme, de la xénophobie et d'un type de populisme qui tente toujours de susciter la confusion dans l'opinion publique entre les réfugiés, les migrants et même les terroristes », a dit António Guterres. « Soyons clairs : les réfugiés ne sont pas des terroristes, ils sont les premières victimes de la terreur.

« Ces mêmes attitudes ont généré des idées fausses largement répandues sur l'Islam, dont les réfugiés musulmans ont été si souvent les victimes », a-t-il ajouté. « A l'UNHCR, nous ne pouvons pas accepter cela. Il est de notre devoir de réagir, de combattre ces attitudes et de faire connaître la vérité. »

Le Haut Commissaire a invité les membres de la Ligue arabe à former un partenariat stratégique avec l'UNHCR en s'impliquant davantage dans les organes décisionnels de l'agence pour les réfugiés, basée à Genève. Il a ajouté que ce partenariat était même plus important qu'un soutien financier ou autre. Il a réitéré ce point lors d'une conférence de presse organisée ultérieurement. « L'agence des Nations Unies pour les réfugiés veut être une institution vraiment globale, et pour cela la participation active et l'opinion du monde arabe sont très importantes. »

Concernant le conflit en Iraq, le Haut Commissaire a indiqué lors de la réunion de la Ligue arabe que la crise du déplacement faisait peser un énorme fardeau sur les pays d'accueil, particulièrement sur la Jordanie et la Syrie qui hébergent au total quelque 1,75 million d'Iraquiens.

« La plus grande crise de déplacement au Moyen-Orient, depuis les événements dramatiques de 1948, a maintenant forcé un Iraquien sur huit à abandonner son foyer », a indiqué António Guterres. « Quelque 1,8 million d'Iraquiens sont actuellement déplacés à l'intérieur de leur pays. Par ailleurs, près de deux millions de personnes ont dû quitter le pays. Pour la seule année 2006, nous estimons que presque 500 000 Iraquiens ont rejoint une autre région de leur pays. »

Avec près de 50 000 Iraquiens nouvellement déplacés chaque mois, il a expliqué que l'impact de la crise était ressenti d'abord et en premier lieu par les victimes elles-mêmes.

« Mais deux pays voisins, la Jordanie et la Syrie, ont supporté la partie la plus lourde de ce fardeau humanitaire, avec plus d'un million d'Iraquiens actuellement présents en Syrie et près de 750 000 en Jordanie », a-t-il dit. « Il est important de reconnaître l'extrême générosité de la Jordanie et de la Syrie, qui ont été largement livrés à eux-mêmes pour faire face à leur gestion de la crise en propre, sans aucun soutien effectif de la communauté internationale. A ce sujet, je n'ai aucun problème pour reconnaître que l'agence pour les réfugiés elle-même n'a pas fait assez. »

António Guterres a indiqué que l'UNHCR avait déjà augmenté ses activités en Iraq et dans la région alentour. Mais ses efforts humanitaires étaient encore « une goutte d'eau dans un océan » et ne pourraient traiter que les symptômes « comme une infirmière ne traite que les troubles visibles d'une maladie ». Les causes sous-jacentes et la guérison de ce mal, a-t-il ajouté, sont clairement politiques. Tant que la cause politique n'aura pas été soignée, les humanitaires « devront continuer à traiter les symptômes, » les pays voisins devront continuer à héberger des réfugiés et la communauté internationale alléger ce fardeau.

Tout en appelant à un engagement clair et global, António Guterres a indiqué que l'UNHCR convoquait une conférence internationale sur les besoins humanitaires des réfugiés et des déplacés internes iraquiens, à Genève les 17 et 18 avril prochains.

« Notre plaidoyer ne sera pas pour nous-mêmes, mais pour les besoins des Iraquiens et des pays voisins », a-t-il dit au sujet de la conférence pour l'Iraq. « Le but est de sensibiliser la communauté internationale aux dimensions humanitaires de la situation et d'obtenir des engagements pour répondre à ces énormes problèmes, qui ne cessent de croître. »

António Guterres a tout spécialement plaidé en faveur des milliers de réfugiés non iraquiens présents en Iraq, dont environ 15 000 Palestiniens. Il a aussi évoqué d'autres opérations difficiles de l'UNHCR, dont le Darfour, le sort des réfugiés sud-soudanais en Egypte et des Somaliens traversant le golfe d'Aden vers le Yémen.

Par Abeer Etefa au Caire, Egypte