Mission d'évaluation dans les villes de RDC attaquées par la LRA
Mission d'évaluation dans les villes de RDC attaquées par la LRA
BUNIA, République démocratique du Congo, 6 janvier (UNHCR) - Des employés du HCR ont participé à une mission conjointe d'évaluation dans une région du nord-est de la République démocratique du Congo, frappée par des attaques meurtrières menées ces dernières semaines par un groupe rebelle ougandais.
Une équipe des Nations Unies, comptant des employés du HCR et d'agences soeurs, a rencontré des représentants des autorités locales et d'ONG locales ainsi que des civils déplacés durant une visite, le week-end dernier, dans les villes de Tadu et Faradje situées dans la Province Orientale.
Des rebelles, appartenant à l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), ont attaqué Faradje, une ville située à environ 100 kilomètres à l'ouest de la frontière entre la RDC, le Soudan et l'Ouganda, les 25 et 26 décembre. Durant cette attaque, au moins 70 personnes ont trouvé la mort et quelque 37 000 autres ont été forcées à fuir leurs villages.
Selon les premières estimations, les combattants de la LRA ont tué près de 500 civils congolais au cours de plusieurs attaques dans la région, depuis le lancement le 14 décembre d'une opération militaire conjointe menée par les Congolais, les Soudanais et les Ougandais contre les rebelles. Les Nations Unies estiment que plus de 50 000 personnes ont été déplacées depuis mi-décembre. Elles s'ajoutent à un autre groupe de 50 000 de personnes déplacées lors d'une escalade de violence survenue précédemment entre septembre et novembre 2008.
La toute dernière attaque rebelle a eu lieu lundi dans le village de Napopo, situé dans la Province Orientale. Selon des informations sommaires reçues par le HCR, près de huit personnes ont trouvé la mort et des maisons ont été réduites en cendres. Par ailleurs, des personnes auraient été enlevées, leur nombre restant toutefois inconnu. Deux jours plus tôt, des rebelles ont attaqué le village de Nagero, situé à 24 kilomètres au nord-ouest de Faradge, causant la mort d'au moins huit personnes et forçant quelque 3 500 autres au déplacement.
Parallèlement, l'équipe conjointe des Nations Unies a établi que la plupart des personnes déplacées durant les attaques menées par la LRA à Noël contre la ville de Faradje et ses alentours se cachaient toujours dans la brousse. Parmi les déplacés, quelques uns ont rejoint Tadu, une ville située à 37 kilomètres au sud de Faradje où plus de 1 000 personnes déplacées ont été enregistrées, pour la plupart des femmes et des enfants.
Selon les déplacés de Faradje et des ONG locales, 225 personnes, dont 160 enfants, ont été kidnappés par la LRA et plus de 80 femmes ont été victimes de viol. La mission a rapporté que les personnes se trouvant dans cette zone sont choquées et traumatisées par la brutalité des attaques.
Des membres de l'équipe du HCR ont dit que la ville de Faradje avait été pillée et détruite par le feu. Plus de 800 maisons, trois écoles, des bâtiments publics et des dispensaires ont été réduits en cendres. La plupart des familles de Faradje ont perdu leur récolte annuelle de riz dans les flammes.
L'enregistrement de la population nouvellement déplacée est actuellement en cours à Tadu, à Faradje et dans les villages environnants. La population a désespérément besoin de nourriture, d'abri, de médicaments, de vêtements et d'autres articles humanitaires. Cependant, la région demeure extrêmement instable et l'insécurité est un obstacle majeur pour que le HCR et d'autres agences humanitaires puissent y accéder. L'agence pour les réfugiés travaille avec les autorités locales et d'autres agences pour trouver des moyens de gérer l'assistance dans ces zones inaccessibles.
Par Margarida Fawke à Bunia, République démocratique du Congo