République démocratique du Congo : Retour de déplacés au Katanga

Une mission d'évaluation conjointe inter agences des Nations Unies qui a visité la province du Katanga en RDC entre le 12 et le 14 juillet a trouvé que dans la région de Sampwe, environ 80 % (environ 2 200 familles) des personnes déplacées internes par la violence pendant l'année dernière, ont regagné par leurs propres moyens leurs villages d'origine ces dernières semaines. Les rapatriés ont expliqué qu'ils sont rentrés chez eux car ils voulaient préparer leurs champs avant le début de la saison des pluies en octobre. Les réserves de nourriture sont en général faibles dans la région et rater la saison des plantations pourrait avoir un effet désastreux dans les régions de déplacement et de retour.

Les équipes de la mission ont discuté avec les rapatriés, les représentants locaux du gouvernement et les organisations non gouvernementales et ont appris que d'autres personnes déplacées pourraient également retourner chez elles dans d'autres régions de la province du Katanga. Environ 170 000 personnes (originaires du Katanga) sont actuellement déplacées à l'intérieur de la province du Katanga. Après la récente reddition du chef de la milice Mayi-Mayi, la violence a baissé de manière significative dans la province.

Les rapatriés de Sampwe ont retrouvé une zone dévastée, plus de 80 % des maisons et des infrastructures de leurs villages ont été brûlés ou détruits. La précédente moisson a été détruite ou pillée par des groupes de miliciens. La mission d'évaluation s'est rendue dans plusieurs communautés de rapatriés et a identifié les besoins prioritaires pour les rapatriés tels que l'hébergement, les articles ménagers de base, des vêtements, des rations alimentaires, des semences et des outils. Les rapatriés ont besoin d'assistance avant la saison des pluies pour éviter des conditions de vie très difficiles. L'UNHCR prévoit de distribuer des kits de retour et de construction d'abri pour les rapatriés, avec des agences partenaires fournissant de l'aide pour d'autres besoins.

Bien que les mouvements de retour soient encourageants, le risque de déstabilisation dans les zones de retour du Katanga demeure important. La préoccupation principale concerne les violations incessantes des droits de l'homme perpétrées par des groupes de miliciens et de soldats gouvernementaux, bien que leur fréquence ait baissé de façon notable. 1,6 million de personnes sont déplacées en RDC. Nous espérons que davantage de déplacés se sentiront en sécurité pour rentrer chez eux après les élections présidentielles et législatives qui doivent avoir lieu dimanche prochain.