Le HCR dénonce les violences continuelles dans les camps au Timor Occidental
Le HCR dénonce les violences continuelles dans les camps au Timor Occidental
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a aujourd'hui dénoncé les violences continuelles dans les camps accueillant des réfugiés du Timor oriental et a prévenu que le non-respect de ses engagements par le gouvernement indonésien, pourrait forcer le HCR à revoir ses opérations au Timor occidental.
« Je suis affligée et consternée par le fait que de petits groupes de gangsters puissent continuer impunément à faire régner l'intimidation dans les camps », a déclaré le Haut Commissaire, Mme Sadako Ogata. « Je ne peux pas garder le silence pendant que les autorités indonésiennes méprisent la sécurité des travailleurs humanitaires et des réfugiés. »
Le HCR a suspendu cette semaine le recensement prévu d'environ 125 000 réfugiés du Timor oriental au Timor occidental, suite à quatre incidents au cours desquels des éléments pro-indonésiens avaient menacé le personnel du HCR et lui avaient jeté des pierres. Une personne avait été blessée et des locaux et véhicules endommagés, et les soldats avaient dû tirer des balles en l'air pour permettre aux équipes de se frayer un chemin vers la sortie des camps.
Le HCR a dû rappeler 750 recenseurs, dont 300 étudiants qui avaient été mobilisés pour effectuer le recensement dans les 50 camps situés le long de la frontière du Timor occidental. L'opération qui devait commencer mercredi et se poursuivre sur trois jours constituait un outil essentiel pour établir le nombre précis de réfugiés et optimiser la distribution des secours.
Une semaine seulement après la reprise des opérations dans les camps de Kupang, la capitale du Timor occidental, suite à une interruption de deux semaines, le personnel du HCR a dû à nouveau interrompre ses activités à cause du ressentiment des populations locales envers les réfugiés.
« Le HCR doit pouvoir jouer son rôle pour résoudre les problèmes qui touchent les réfugiés au Timor occidental, mais le gouvernement indonésien doit aussi respecter ses engagements et assurer la sécurité des camps. Dans le cas contraire, nous serons obligés de revoir la totalité des nos opérations dans la province », a déclaré Mme Ogata.
Le gouvernement indonésien avait signé un accord en octobre dernier, dans lequel il s'engageait à assurer un accès libre aux camps et à respecter la liberté des réfugiés à décider de leur futur. Plus de 165 000 réfugiés sont retournés au Timor oriental. A maintes reprises, le HCR a demandé au gouvernement de faire régner l'ordre dans les camps, de séparer les fauteurs de trouble des réfugiés et de clarifier le statut des soldats, policiers et fonctionnaires ressortissants du Timor oriental.