RDC : Forte augmentation des retours depuis la Tanzanie, à la fin de l'année scolaire dans les camps
RDC : Forte augmentation des retours depuis la Tanzanie, à la fin de l'année scolaire dans les camps
Maintenant que l'année scolaire est terminée dans les camps de réfugiés de l'ouest de la Tanzanie, l'UNHCR constate une augmentation significative du nombre de réfugiés congolais qui rentrent chez eux par leurs propres moyens (sans aucune assistance) vers la région du Sud Kivu en République démocratique du Congo. Alors que le nombre de retours pour cette année n'avait pas excédé 1 100 par mois (et certains mois, on en comptait seulement 368) la semaine dernière, nous avons accueilli plus de 200 rapatriés en seulement deux jours. Les réfugiés rapatriés nous disent avoir attendu que leurs enfants finissent l'année scolaire dans les camps en Tanzanie et maintenant, ils veulent rentrer chez eux pour inscrire leurs enfants dans les écoles de RDC. Ils disent également que maintenant, pendant la saison sèche, c'est le moment idéal pour reconstruire leurs maisons, la plupart ayant été détruites dans les combats depuis 1996. Un autre facteur est qu'ils veulent également s'inscrire pour pouvoir voter lors des prochaines élections nationales prévues par le processus de transition pour instaurer la démocratie en RDC. 153 000 congolais sont actuellement réfugiés dans les camps en Tanzanie.
Le retour de tant de personnes ces derniers jours dans des circonstances aussi difficiles est d'une part l'expression de leur foi dans la paix naissante dans une région longtemps instable et également l'une des conséquences de coupes malheureuses dans les programmes d'assistance pour les camps en Tanzanie. Les réfugiés doivent payer 10 dollars par personne aux capitaines de bateaux en bois surchargés, à peine en état de naviguer pour un voyage d'une quinzaine d'heure depuis la Tanzanie pour traverser le lac Tanganyika pour atteindre les plages et les ports sur la rive congolaise, tels que Uvira et Baraka. Une fois qu'ils sont arrivés en RDC, l'UNHCR en partenariat avec les ONG locales les prend en charge pour les ramener chez eux dans leurs villages, malgré le fait que nous ne les encourageons pas à rentrer dans l'est de la RDC actuellement.
L'augmentation du nombre de ce que nous appelons « retours spontanés » pose la question à l'UNHCR de savoir si nous devrions mettre en place ce que nous appelons des « retours facilités ». Sous cette appellation, nous entendons que les conditions dans l'est de la RDC ne se prêtent pas au retour et que nous n'encourageons pas les réfugiés à quitter leurs pays d'asile. Mais, nous devons aider ceux qui insistent pour rentrer en utilisant nos propres bateaux, ports et camions. Cette option est actuellement à l'étude.
A la fin de la semaine dernière, nous avons mis en place notre plus important convoi pour les rapatriés spontanés (5 camions transportant 213 personnes, dont la moitié d'enfants) que nous avons ramenés dans des villages sur la route d'Uvira à Fizi, à 131 km au sud d'Uvira. Nos collègues sur le terrain nous ont indiqué que si des familles entières reviennent chez elles ensemble, cela signifie qu'elles ont l'intention de rester en RDC et ne sont pas seulement de passage pour évaluer la situation.
Les rapatriés ont été accueillis par des foules enthousiastes tout le long de la route, qui criaient, applaudissaient, dansaient et chantaient d'être enfin réunies avec leurs amis et leurs familles qu'elles n'avaient pas vus depuis plus de 9 ans. Le territoire de Fizy, dans la partie sud du Sud Kivu, a été la ligne de front pendant plusieurs guerres depuis 1996 et a subi une extrême destruction. Dans quelques villages, il n'y a quasiment plus une maison intacte, mais les rapatriés ont été immédiatement pris en charge par leurs anciens voisins et proches.